Entre rêve et réalité

Passionné de sport depuis toujours et, pardon, pas seulement du rugby, je lis la presse spécialisée quotidiennement. Je n’ai pas dérogé à cette habitude depuis l’apparition de cette crise sanitaire et là, je balance entre le fait de vous féliciter de remplir vos pages malgré le néant actuel et de bondir parfois devant certains sujets traités. Le sport professionnel est dans une très mauvaise passe, à laquelle on ne sait pas trop comment il survivra. Il n’a de raison d’être que s’il apporte du spectacle au public. Or, ce public sera absent des stades fort longtemps pour une raison simple, liée à la découverte de médicaments ou de vaccins. Ne nous voilons pas la face : nous sommes entrés dans une période longue durant laquelle tout sera à repenser dans notre façon de vivre notre vie et le sport en est une des composantes. Alors, lire les guéguerres permanentes entre les présidents qui ont tous leur solution pour tout sauver - et surtout leur nombril - me hérisse les quelques cheveux qui me restent ! Les stades pleins, les déplacements de supporters, les après-matchs dans les bistrots, ce n’est pas pour demain quand on sait qu’on se demande comment accueillir par petits groupes nos enfants dans les écoles, que l’on ne peut toujours pas accompagner nos défunts ou seulement recevoir chez soi sa famille et ses amis ! Que le masque que nous devrons porter peut-être longtemps sur notre visage n’obstrue pas nos yeux et ne soit pas une barrière à notre lucidité. Sommes-nous des autruches cachant leur tête dans le sable pour ne pas voir la réalité ? Alors, soyons tout simplement heureux d’espérer pouvoir bientôt individuellement, ou en tout petit comité, pratiquer dans nos campagnes nos activités physiques qui manquent tant à chacun de nous, ce sera déjà un grand bonheur pour les sportifs que nous sommes. Michel SAVARIN email