Midi Olympique

RHYS WEBB RÈGLE SES COMPTES AVEC TOULON

- Par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

DANS UN MÉDIA BRITANNIQU­E, LE DEMI DE MÊLÉE GALLOIS EST REVENU SUR SES DERNIÈRES SEMAINES À TOULON, AVANT QUE SON CONTRAT NE SOIT RÉSILIÉ POUR QU’IL REJOIGNE BATH JUSQU’À LA FIN DE SAISON. IL N’EST PAS TENDRE AVEC SES EX-DIRIGEANTS, QUI LUI REPROCHAIE­NT D’AVOIR NÉGOCIÉ DANS LEUR DOS AVEC SA FÉDÉRATION.

En décembre, le demi de mêlée internatio­nal gallois Rhys Webb (31 ans, 33 sélections) annonçait qu’il quitterait Toulon au terme de l’exercice en cours, un an avant la fin de son contrat pour « raisons familiales » en accord avec le club, et retournera­it aux Ospreys, qu’il avait quittés en 2018. À partir de là, le rapport n’a cessé de se dégrader entre les deux parties et la suite n’a duré que quelques semaines, alors que sa femme et ses enfants étaient retournés au pays de Galles depuis longtemps. Rappel des faits : début janvier, le joueur - qui avait dit adieu à la sélection après son départ en France - obtenait une dérogation pour retrouver le groupe du XV du Poireau en vue du Tournoi 2020. Situation mal vécue par le propriétai­re Bernard Lemaître et le président Mourad Boudjellal, encore en poste, qui avaient taclé l’intéressé. « Le pire, c’est qu’ils ne le disaient pas

en face-à-face, a raconté Webb à la BBC Sport. Ils faisaient leurs discours dans les médias français et je le découvrais le lendemain à l’entraîneme­nt, quand les gars me le racontaien­t. »

Cet entretien fut l’occasion pour Rhys Webb de revenir sur ses relations avec Boudjellal : « Quand ma famille est partie la première fois, il a dit des choses sur moi mais la semaine suivante, j’étais élu homme du match contre Lyon et il est venu me taper dans la main, m’embrassant à l’entraîneme­nt. Je me suis demandé : ce mec est-il vrai ? » Et de viser le manque de franchise de

ses ex-dirigeants : « Ils n’ont jamais eu la décence de me parler en face. Les joueurs me soutenaien­t quand on a senti que le club voulait se débarrasse­r de moi. Les étrangers et même les Français, comme le capitaine du XV de France, Charles Ollivon, ont été les premiers à m’appeler, à me demander comment ça allait et à me dire

qu’on irait boire une bière après les 6 Nations. » Le RCT reprochait à Webb d’avoir négocié dans son dos avec sa Fédération pour

réintégrer l’équipe nationale. « Ils n’étaient pas contents que je sois retenu pour le Tournoi, se justifie-t-il. Ils vous voient comme un joueur de Toulon et ne veulent pas que vous jouiez pour quelqu’un d’autre. Je savais que je n’avais rien fait pour contrarier qui que ce soit. Je leur ai même dit que j’y allais comme troisième choix, qu’il y avait de bonnes chances que je revienne dans les semaines suivantes et que j’aurais envie de jouer. »

« MON NOM ÉTAIT LE SEUL À NE PAS ÊTRE AU TABLEAU »

Devant l’impasse, le joueur s’est finalement envolé pour Bath fin février. « J’aurais été heureux de rester jusqu’à la fin de saison. Je savais que je reviendrai­s aux Ospreys ensuite, alors je pensais que j’aurais six bons mois à passer là-bas, que je les appréciera­is et que je prendrais de la hauteur. » Mais il regrette que le manager Patrice Collazo l’ait alors mis à l’écart : « La situation est devenue un peu aigre. J’allais aux entraîneme­nts et ils nommaient des équipes pour la séance. Si votre nom n’est pas inscrit sur le tableau, vous ne participez pas. Et mon nom était le seul à ne pas être au tableau. Je suis allé au gymnase m’entraîner par moi-même, sans préparateu­r physique, et, quand les mecs finissaien­t l’entraîneme­nt, je continuais à m’entretenir, à travailler le jeu au pied. Cela a duré environ deux semaines. […] Heureuseme­nt, il fut temps pour moi de partir au camp d’entraîneme­nt pour les 6 Nations et ce fut un soulagemen­t de retourner sur le terrain, de retrouver un groupe. » L’histoire s’est achevée là, avec un accord trouvé pour que Webb finisse la saison en Angleterre. Ce dernier conclut par

une ultime pique à son ancien club : « Ils doivent comprendre qu’ils pourraient mieux gérer les choses en allant parler directemen­t au joueur plutôt que de le faire dans la presse. » Les personnes visées sur la rade appréciero­nt…

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Photo Icon Sport L’histoire entre Rhys Webb et Toulon s’est achevée dans la douleur et la plaie ne se semble pas encore fermée.

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