Midi Olympique

L’ENVIE ET LE FLOU

HEUREUX DE RETROUVER LA FÉDÉRALE 1, LE CLUB AUSCITAIN EST AUSSI DANS L’ATTENTE D’ANNONCES OFFICIELLE­S POUR SAVOURER PLEINEMENT CETTE PROMOTION.

- Par Nicolas AUGOT nicolas.augot@midi-olympique.fr

Les réunions vont s’enchaîner. Le planning du 12 mai est déjà bien rempli du côté du RC Auch qui prépare son arrivée en Fédérale 1. L’excitation de monter au plus haut échelon fédéral après seulement trois ans d’existence est bien présente mais le président JeanMichel Justumus essaie de tempérer l’enthousias­me de tout un club : « Pour commencer, nous allons clôturer l’exercice 2019-2020, puisque c’est une obligation pour toutes les associatio­ns et donc préparer l’assemblée générale de juillet que nous tiendrons d’une manière ou d’une autre. La commission sportive pilotée par Joel Rocca est déjà au travail avec les entraîneur­s Grégory Menkarska et Patrick Bosque pour préparer l’équipe senior, mais les incertitud­es sont nombreuses. Et beaucoup de discussion­s sont aujourd’hui très secondaire­s dans un pays en état d’urgence sanitaire, qui compte près de 30 000 décès du covid-19 en deux mois et encore plus de trois cents chaque jour. Maintenant je suis tenu de faire comme si nous allions redémarrer la saison normalemen­t, c’est de ma responsabi­lité et de celle des dirigeants qui m’entourent depuis trois ans même si c’est parfois futile compte tenu de l’environnem­ent. Nous préparons la suite tout en étant dans un brouillard tenace. »

Le club gersois sait bien qu’il va devoir se renforcer notamment au niveau de son paquet d’avants pour espérer faire bonne figure à l’échelon supérieur tout en conservant l’effectif de jeunes et d’anciens qui a permis l’accession en Fédérale 1. Cependant il est difficile de bâtir un groupe sans visibilité sur les finances. « Redémarrer en septembre, cela ne concerne pas seulement l’équipe senior. Nous avons 430 licenciés, seize équipes dont deux féminines, un centre d’entraîneme­nt, une école d’arbitrage, une section sport loisir et une autre sport santé donc c’est tout un club qui doit démarrer dans son ensemble. Il faut absolument que les partenaire­s qui nous soutiennen­t depuis trois ans soient là alors que beaucoup d’entreprise­s ont un genou à terre. Seront-elles toujours en vie à la fin de cette catastroph­e sanitaire ? Ce sont des commerçant­s, des artisans, des PME actuelleme­nt à l’arrêt. S’ils parviennen­t à faire redémarrer leurs entreprise­s dans quelques jours, il n’est pas certain qu’ils auront de quoi donner au club en août, septembre ou octobre. Alors que beaucoup de personnes ne savent pas si elles vont pouvoir récupérer leur boulot, cela m’est intellectu­ellement impossible avec Michel Cartier, le responsabl­e du partenaria­t, d’aller voir des partenaire­s pour leur parler de la saison prochaine, leur demander s’ils veulent bien reprendre un panneau 4 par 3 derrière les poteaux ou poser leur logo sur le maillot ou le short. Je suis incapable de faire cela. Il nous faudrait du temps, laisser redémarrer l’économie, temporiser encore quelques mois. »

« NOTRE CLUB FONCTIONNE GRÂCE AUX RECETTES »

L’incertitud­e est d’autant plus grande que chaque semaine amène son lot de vérité dans cette période trouble et que le gouverneme­nt français ne voit pas plus loin que des étapes de trois semaines à franchir une à une avant un retour à la normale qui est improbable à dater. « Nous sommes toujours dans l’attente d’informatio­ns et de documents officiels sur la reprise, poursuit le président du club auscitain. Le Premier Ministre a précisé mardi que les sports de contacts étaient interdits jusqu’en septembre. La Fédération quant à elle gère parfaiteme­nt cette crise. Lors de l’annonce du confinemen­t le 15 mars et donc de la fin des compétitio­ns, quelques heures après, nous avions un mail de Bernard Laporte pour nous expliquer son plan de relance. Un plan très important pour un club comme le nôtre puisque nous avons évalué une économie de 60 000 € la saison prochaine, soit 10 % de notre budget. Il faut saluer cette réactivité ainsi que la discrétion de la FFR sur la reprise et ses conditions. Je l’encourage à ce que cela reste ainsi car les clubs amateurs attendent de leur fédération des informatio­ns précises et réalistes validées par le gouverneme­nt et la ministre des sports. Donc nous allons attendre quelques jours, nous savons que du côté de Marcoussis les télés-réunions s’enchaînent, il ne faut rien précipiter. » Une reprise qui ne pourra pas avoir lieu à huis clos comme cela est envisagé chez les profession­nels dans le cas où les mesures de distanciat­ions sociales devaient perdurer au-delà du mois d’août. « Notre club fonctionne grâce aux recettes que nous réalisons autour des matchs à domicile avec la billetteri­e, les abonnement­s, les buvettes, les animations avant et après matchs, la panneautiq­ue, les sponsors short et maillot. Cela représente 85 % de notre budget. Le rugby amateur ne peut pas vivre sans son public, ses supporters et ses partenaire­s. » Alors dans l’attente des annonces de la Fédération, JeanMichel Justumus doit gérer l’enthousias­me de toute une ville heureuse de voir son équipe de rugby retrouver la Fédérale 1 après un long chemin commencé en division Honneur en septembre 2017. ■

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