Protégeons toujours et encore le rugby amateur
En ce qui concerne le rugby amateur, les montées et les descentes ne peuvent - et ne doivent - résulter que d’une logique sportive. Car il risque de mettre en danger la santé de nombreux joueurs et parce que les règles sont différentes en ce qui concerne le plaquage et la mêlée. L’autre facteur important est la course à l’armement pour espérer exister et se maintenir au niveau acquis sur tapis vert. Ce système va produire une inflation et une surenchère dont les joueurs, plus ou moins consciemment, vont tirer profit. Enfin, la cohabitation (et le mélange des genres de joueurs amateurs et pros évoluant dans ces compétitions) rendra inexorablement ce championnat anxiogène. Ce phénomène menace de provoquer l’endettement des clubs et, comme souvent, cela aboutira à un échec sportif, humain et économique qui risque de plonger un grand nombre de clubs dans les affres d’une rétrogradation administrative. Les championnats seront faussés, peu équitables et, surtout, les ambitions des clubs sains et prudents seront contrariées. Notre rugby est décidément constamment tiraillé par des considérations politiques, économiques et sportives. Il est actuellement primordial de prôner et de revenir à un rugby éducatif et moral avec moins d’enjeux économiques. Il est indispensable de profiter de cette crise pour revenir à un mode économique classique (spectateurs, subventions et sponsors d’origine locale), parce que ce modèle maintient un lien étroit, historique, géographique et économique entre les supporters, les clubs et les finances publiques ou privées. Historiquement les clubs se construisaient et progressaient dans la hiérarchie en grande partie grâce à la qualité de leur formation. C’est malheureusement devenu des exceptions. Cette mutation hasardeuse va mettre en porte-à-faux la singularité de notre sport qui était de cultiver un rugby plaisir, éducatif et formateur, synonyme d’école de la vie. Didier GENINASCA email