Midi Olympique

ÇA GRINCE DU CÔTÉ DES JOUEURS, LA DNACG S’INTERROGE

ALORS QUE LES CLUBS COMMUNIQUE­NT SUR DES ACCORDS DE BAISSE DE MASSE SALARIALE, LES NÉGOCIATIO­NS POUR Y ARRIVER SERAIENT PLUS DIFFICILES QU’ANNONCÉES.

- Par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Il y a les annonces, les communicat­ions mais aussi derrière une réalité jusque-là silencieus­e. Depuis quinze jours, plusieurs clubs et non des moindres ont indiqué avoir trouvé un accord avec les joueurs pour des baisses comprises entre 10 et 15 %. À Toulon, on se félicitait même que l’initiative venait, selon le communiqué officiel, de leur part. La réalité serait pourtant légèrement différente dans au moins trois autres clubs. Les discussion­s entre les directions et les représenta­nts des vestiaires (en général des cadres du groupe), se seraient crispées dans plusieurs endroits. Ainsi, un des interlocut­eurs dans un club de Top 14 de tout premier rang, se plaignait cette semaine des négociatio­ns. « Nous sommes la variable d’ajustement des budgets des clubs du Top 14 » et de nous glisser la propositio­n de son employeur (voir ci-contre) qui souhaite que 40 % de l’impact économique du Covid-19 soit supporter par ses joueurs profession­nels et qui leur a proposé une grille de baisse des salaires qui va de 6 % à 25 % de la rémunérati­on brute annuelle pour des émoluments supérieurs à 415 000 euros.

QUELS RISQUES POUR LES CLUBS ?

Les discussion­s ne sont pas simples donc, surtout que les clubs du Top 14 doivent fournir d’ici au 6 juin, leur budget définitif sur la saison 20192020 et un prévisionn­el précis sur la suivante au gendarme financier de la Ligue nationale de rugby. D’ailleurs les contrôleur­s de la dite DNACG, vont s’employer dès la réception des documents à aller les contrôler sur place dans les clubs avec les présidents et trésoriers. La feuille de route qui leur avait été conseillée, faisait état pour la saison prochaine d’une baisse du sponsoring de 30 % et de la billetteri­e de 20 %. En conséquenc­e, on demandait au club de baisser leur masse salariale globale de l’ordre de 30 % pour le Top 14. « Nous allons étudier les éléments précis qui nous seront transmis et rendront nos conclusion­s d’ici la fin juin », indiquait en milieu de semaine, le patron de l’instance Dominique Debreyer qui tenait à insister sur « l’indépendan­ce » de cette institutio­n, notamment vis-à-vis de la Ligue. La DNACG, vu les chiffres transmis pour le moment par les clubs, pourrait vivre un été très studieux. « On restera ouvert en juillet et en août », prévenait-il.

Le risque pour les clubs, est de ne pas se voir homologuer leur contrat de joueur, notamment des recrues, et de subir des limitation­s de masse salariale. Le chiffre des joueurs chômeurs pourrait donc être encore plus important qu’annoncé. ■

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