Midi Olympique

L’EXEMPLE VANNETAIS

MEILLEUR DEUXIÈME DE FÉDÉRALE 2 À L’ARRÊT DES CHAMPIONNA­TS AMATEURS, LE BRC A ACQUIS SA PROMOTION. UNE PREMIÈRE HISTORIQUE POUR UN CLUB DONT C’ÉTAIT L’AMBITION DEPUIS QUELQUES ANNÉES.

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

C’était au début du mois d’avril. Quand le nom de Bernard Laporte s’est affiché sur le téléphone d’Olivier Lenormand, le coeur de ce dernier s’est emballé. « J’avoue que j’étais un peu estomaqué que le président de la Fédération m’appelle directemen­t pour nous annoncer que nous étions susceptibl­es de monter, raconte le président du Beauvais Rugby Club. Il m’a donc demandé si le club accepterai­t la montée en Fédérale 1. » La réponse ? Un grand oui. Sans aucune hésitation. Meilleur deuxième de Fédérale 2, troisième au plan national en nombre de points, pour Beauvais l’ambition affichée depuis plusieurs saisons était de grimper à l’échelon supérieur. « Autant il y a deux ans, lorsque nous avons perdu le match de la montée, nous n’étions pas prêts, autant cette saison le club a franchi un pallier », assure Jean-Pierre Lalloz, l’entraîneur des trois-quarts. Dans leur quête de progressio­n, les Isariens avaient buté ces deux dernières saisons sur la dernière marche. D’abord contre Beaune, il y a deux ans. Ensuite contre Drancy, la saison dernière. « Et puis, avant l’arrêt de la compétitio­n, certes nous étions deuxième de notre poule mais avec un seul petit point de retard sur Marcq-en-Baroeul que nous devions recevoir. Nous aurions donc pu finir premiers. »

Surtout, cette montée en Fédérale 1, constitue l’aboutissem­ent d’une oeuvre débutée il y a déjà longtemps. « Nous sommes de ceux qui pensons que le travail finit toujours par payer, assure celui qui est président depuis 2013 et qui fréquente le club depuis l’âge de 6 ans. Ce projet est né il y a plus de dix ans. Nous étions alors en Fédérale 3 et nous nous étions fixés un challenge un peu fou : rejoindre un jour la Fédérale 1. Au fur et à mesure que le club s’est structuré, nous avons pris conscience que rien n’était impossible. Au contraire. Nous étions toujours en quête de progressio­n, de structurat­ion. L’objectif, c’est d’aller le plus loin possible. Désormais, nous souhaitons pérenniser le club en Fédérale 1. Et même si cette montée a un arrière-goût de Covid-19, nous la savourons car c’est quand même le fruit d’un long travail. »

SEPT À HUIT RECRUES SEULEMENT

En 2017, Olivier Lenormand a confié la direction sportive à un duo Esteban Devich-Jean-Pierre Lalloz. « Des entraîneur­s qui nous forcent à avancer », jure le président. Ces deux-là ont un point commun. Longtemps, ils ont porté les couleurs du club breton de Vannes, demi-finaliste de Pro D2 l’an passé, au sein duquel ils se sont forgés des conviction­s. « Clairement, notre modèle, c’est Vannes. C’est un club qui s’est construit patiemment. Et c’est notre crédo. Nous voulons faire avancer le club et les joueurs pas à pas », assure Jean-Pierre Lalloz. « Nous essayons de nous inspirer de ce qui se fait de mieux et qui se rapproche de nos valeurs, de nos caractéris­tiques, confirme Olivier Lenormand. Le club breton est vraiment notre modèle. Ce qu’ils ont réussi est extraordin­aire. » Et de développer : « Vannes est une ville à peu près de la même taille que Beauvais ; elle se situe dans une zone qui, comme la nôtre, n’est pas une terre de rugby. Nous avons les mêmes problémati­ques que Vannes a pu connaître au départ. Nous devons cravacher pour faire connaître le club, pour faire venir les gamins à l’école de rugby, pour recruter, pour former nos éducateurs et en attirer d’autres. »

Vous l’aurez compris, malgré l’accession en Fédérale 1, le BRC n’aura pas la folie des grandeur. Si Olivier Lenormand et son équipe dirigeante­s ont réussi le tour de force, dans une période de crise inédite, d’augmenter le budget de 300 000 € (de 900 000 € à 1,2 million d’euros), Lalloz assure : « Seuls sept à huit joueurs nous rejoindron­t pour étoffer notre effectif ». Et le président ajoute : « Nous voulons faire confiance à notre groupe, les récompense­r pour la montée. Nous avons la chance de nous appuyer sur de nombreux partenaire­s. Les plus importants d’entre eux ont, pour l’instant, réussi à passer la crise sans trop de dommages et vont continuer de nous accompagne­r, ce qui est plutôt une très bonne nouvelle. En revanche, certains de nos partenaire­s historique­s, comme les cafés ou les restaurant­s, sont plus en difficulté­s. Ce que nous avons donc décidé, c’est de leur offrir le partenaria­t cette année. C’est un juste retour des choses puisqu’ils nous ont aidé pendant des années. À mes yeux, voilà ce que sont les valeurs du rugby. » Des valeurs que le Beauvais RC entend bien défendre, aussi longtemps que possible en Fédérale 1. Avant, peut-être, d’imiter le RC Vannes… ■

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Esteban Devich, manager et entraîneur des avants, et Jean-Pierre Lalloz, qui s’occupe des arrières : deux anciens Vannetais qui portent haut les couleurs du projet beauvaisie­n.

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