ET SI C’ÉTAIT TRÈS BIEN AINSI ?
LE ROCHELAIS ONT TERMINÉ LE TOP 14 À UNE FLATTEUSE CINQUIÈME PLACE. UN RANG QUI SEMBLAIT SATISFAIRE TOUT LE MONDE, APRÈS UN PARCOURS PARFOIS CHAOTIQUE...
Que restera-t-il de cette saison dans les mémoires des supporteurs rochelais ? Le sentiment qu’elle ne s’est pas si mal terminée finalement, même si le dernier résultat connu, c’est un terrible 49-0 encaissé face au Racing. Au moment du confinement, les Rochelais étaient cinquièmes, devant Clermont,Toulouse et Montpellier. Un classement flatteur qui les place quoi qu’il arrive dans le panier des Européens. Au regard des souvenirs des habitués de Marcel-Deflandre, cette position ressemble un peu à un cadeau du ciel au vu des performances souvent jugées en demi-teinte, avec un élan collectif moins impressionnant que par le passé. C’est peutêtre aussi le fait d’un plan de jeu moins ouvert aux relances que celui des dernières années.
L’épisode du courrier envoyé début avril par Pierre Venayre aux présidents du Top 14 pour arrêter le championnat est venu renforcer cette impression que les stadistes s’estimaient finalement heureux de leur sort.
IMAGE TRISTOUNETTE
Le tableau de marche a été respecté à domicile, en Top 14 tout au moins. Personne ne s’est imposé à Marcel-Deflandre en huit occasions, même si les Rochelais ont eu la chance de recevoir un Stade Toulousain largement handicapé par les sélectionnés de la Coupe du monde. Ceci dit, la performance ce jour-là (28-13) fit plaisir à voir, tout comme le succès 3530 face à Montpellier, le 25 janvier : une après-midi de rugby, riche en émotions, le petit bonbon de la saison pour le public charentais. Le 12-6 face au Racing ne fut pas mal non plus, mais dans un genre assez fermé. À l’extérieur, les Rochelais n’ont trouvé leur bonheur qu’à une seule reprise, chez de très faibles adversaires palois. Auraient-ils pu ramener quelque chose de Brive et d’Agen qu’ils devaient visiter en fin de parcours ? Nous ne le saurons jamais. Des fans en ont rêvé, se disant qu’un Rattez désireux de bien finir sous un maillot qui lui a beaucoup apporté, ou un Alldritt désormais cadre du XV de France auraient pu offrir les deux ou trois « perfs » qui changent tout d’une saison. L’impression de morosité est aussi renforcée par le terne parcours européen, plombé d’entrée par deux défaites à domicile face à Exeter et Glasgow, puis un revers à Sale malgré les honneurs sportifs, mais entaché par l’expulsion de Pierre Bourgarit, coupable d’avoir mis ses doigts dans les yeux d’un adversaire, l’international Tom Curry. Il fut suspendu pour six semaines. Après les deux premières déceptions, la compétition continua en forme de banc d’essai pour certains jeunes, ce qui a renforcé le côté tristounet du bilan 20192020. Dans cet ordre d’idée, on évoquera aussi l’attitude impavide du manageur néo-zélandais Jono Gibbes, toujours très maître de sa communication, jusqu’à devenir linéaire. Meilleur francophone, Ronan O’Gara a le verbe plus facile. Parmi les événements qui nous restent en mémoire, on se souvient de certains bons coups, notamment le recrutement de Jules Plisson (lire ci-dessous), la bonne pioche, mais aussi de certains couacs, comme la mise à l’écart manifeste de Thomas Jolmès, deuxième ligne pourtant aux portes de l’équipe de France. Des bisbilles avec ses entraîneurs et certains de ses dirigeants expliquent son absence. Il n’a joué que deux matchs de Top 14, dont un comme titulaire. Un vrai regret pour ceux qui suivent ça de loin. ■