BOUCHONS, DOUBLONS, TENSIONS...
LE RUGBY DOIT REPRENDRE EN SEPTEMBRE AVEC UN CALENDRIER SURCHARGÉ. ENTRE CHAMPIONNATS, COUPES D’EUROPE ET XV DE FRANCE, L’ÉQUATION EST INSOLUBLE.
ENTRE LA LIGUE DES NATIONS, LE CHAMPIONNAT DU MONDE DES CLUBS, LA COUPE DU MONDE « BIS » OU LE TOURNOI « BIS », LES IDÉES SONT NOMBREUSES POUR CRÉER DE NOUVELLES COMPÉTITIONS ET RENFLOUER LES CAISSES. EMBOUTEILLAGES ALORS QUE LES COUPES D’EUROPE VEULENT ALLER À LEUR TERME CETTE SAISON ET QUE LES LIGUES VONT FORCÉMENT AVOIR LEUR MOT À DIRE, LES RISQUES DE SURCHARGE D’UN CALENDRIER DÉJÀ REMPLI SONT ÉVIDENTS.
Et la dernière idée en date est… une Coupe du monde « bis » disputée, a l’été 2021, entre seize sélections ! L’information fut révélée en début de semaine par nos confrères du Daily Telegraph, lesquels indiquent que le projet est à l’étude depuis un certrain temps déjà du côté de World Rugby et aurait pour mérite de renflouer les caisses de fédérations (voire d’un sport dans sa globalité…) au bord de la banqueroute. L’instance aurait d’ailleurs reçu l’aval des quatre fédérations du Royaume-Uni et de l’Irlande pour l’organisation de cet événement où seraient aussi conviés l’Afrique du Sud, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Argentine, l’Angleterre, la France, le pays de Galles, l’Irlande, les Samoa, les Tonga, les Fidji, l’Ecosse, l’Italie, les EtatsUnis et le Canada. Ce tournoi proposerait 31 matchs sur six semaines et une réunion serait même prévue courant juin pour évoquer le sujet.
Bernard Laporte, le président de la FFR et néo vice-président de World Rugby, calme les ardeurs (lire ci-contre) mais le débat n’est pas de juger du bien-fondé ou non de ce nouveau dessein. Plutôt de remarquer qu’il arrive derrière une multitude d’ébauches ou esquisses… Imaginez qu’il y a un an et demi,World Rugby planchait sur une Ligue des Nations, laquelle devait (déjà) venir en complément du Mondial. Vous l’aviez oublié ? C’est normal. Depuis, la crise du Coronavirus est passée par là, mettant à l’arrêt le rugby sur la planète entière, ce qui a eu pour effet de faire germer encore bien d’autres plans. Rappelez-vous par exemple la Coupe du monde des clubs, notamment défendue par
Laporte, alors que, dans le même temps, l’EPCR - qui régit les compétitions européennes - et les Ligues annonçaient travailler sur le même thème depuis de longs mois. Sans oublier le Tournoi des 6 Nations « bis » pour reprendre l’expression à la mode…
L’HARMONISATION, CE SERPENT DE MER
Ajoutez à cela les compétitions qui veulent absolument aller à leur terme. Le Tournoi 2020 notamment qui devrait se conclure à l’automne mais aussi (et surtout) la Champions Cup et la Challenge Cup, pour lesquelles l’EPCR a arrêté des dates en septembre et en octobre, avant de basculer sur une nouvelle formule temporaire à compter de décembre (à vingt-quatre clubs pour la Champions Cup). Le problème ? World Rugby a laissé entendre qu’il aimerait caser des test-matchs en octobre pour créer une fenêtre internationale de deux mois. Toujours dans l’idée de renflouer les caisses.
Et les championnats nationaux dans tout ça ? Le Top 14 a prévu de reprendre début septembre et le moindre week-end va devenir de plus en plus précieux, ce qui pourrait multiplier encore les doublons.Vous avez du mal à suivre ? C’est encore logique. Tout le monde défend ses intérêts et les lobbyings se font nombreux. Quitte, parfois, à sérieusement ébranler toute forme de bon sens, quand l’harmonisation des calendriers est un serpent de mer de ce sport depuis la nuit des temps.
Pour l’heure, difficile de savoir à quoi ils vont ressembler ces prochaines années. Le but est évidemment de dénicher des sources de revenus supplémentaires, sachant que la première inconnue demeure la présence -ou pasde public dans les stades pour les mois à venir.