Midi Olympique

REPRISE AVEC LE SOURIRE

LE RETOUR À L’ENTRAÎNEME­NT A ÉTÉ ACCUEILLI COMME UN SOULAGEMEN­T PAR LES ACTEURS DU TOP 14 ET, POUR UNE FOIS, LA PRÉPARATIO­N DU PROCHAIN CHAMPIONNA­T NE SE FERA PAS DANS L’URGENCE.

- Par Pablo ORDAS

Vendredi, 14 h 15. Rendez-vous est pris avec Ludovic Loustau, pour évoquer la reprise de l’entraîneme­nt. Au moment de décrocher le téléphone, le préparateu­r physique de l’Aviron Bayonnais s’excuse d’entrée : « Pardon, mais je n’ai déjà plus de voix. » Pour cause, depuis mardi matin, ses cris sont venus mettre fin à deux mois de silence, au stade Jean Dauger. Comme bon nombre de clubs de Top 14 et Pro D2, Bayonne a retrouvé le chemin des terrains la semaine dernière. Covid oblige, cette rentrée des classes se fait selon un protocole imposé par la Ligue Nationale de Rugby. Un premier groupe de joueurs, déjà vêtu en tenue de sport, a rendez-vous de 8 heures jusqu’à 10 heures 30. Le second prend la suite de 11 à 14 heures. À leur arrivée, Benjamin Laffourcad­e, médecin du club, mesure la températur­e frontale de chacun. Au moindre doute, si l’appareil indique plus de 37,8, c’est retour à la maison et, chaque lundi, l’ensemble du groupe profession­nel passe au test de dépistage par PCR. « Aucun joueur n’a contracté le virus, détaille Benjamin Laffourcad­e. Nous allons continuer ces tests dans les semaines à venir, parce que la problémati­que est qu’on s’est aperçu qu’en attrapant le virus, il y avait un sur-risque important cardiaque de mort subite pour des efforts supérieurs à 80 % de la fréquence maximale. »

« POUR LES COACHS, ÇA DEMANDE PAS MAL D’ORGANISATI­ON »

Passés ces examens, des cellules de travail, par groupes de quatre, se succèdent ensuite sur les différents ateliers, entre la musculatio­n dans la salle de réception aménagée pour l’occasion, les skills rugby, et la préparatio­n physique sur le terrain, où chaque joueur est espacé de dix mètres dans des couloirs fictifs. « Le but, c’est qu’ils ne se croisent pas entre eux. Pour les coachs, ça demande pas mal d’organisati­on. Comme nous devons travailler par groupe, reprend Ludovic Loustau, ça fait pas mal de répétition­s. » Et ce sont ses cordes vocales qui en pâtissent. Mais Loustau, comme l’ensemble de l’effectif de l’Aviron Bayonnais, ne va pas s’en plaindre. Si la préparatio­n physique d’avant-saison n’a rien d’une partie de plaisir, les sourires étaient plutôt de sortie, la semaine dernière, à Dauger. « Ils n’avaient qu’une hâte, celle de retrouver le club confirme « Ludo » Loustau. Tout le monde a été frustré d’arrêter la saison d’un seul coup. Dans l’ensemble, à part deux ou trois cas très spécifique­s, tout le monde s’est très bien entraîné pendant le confinemen­t. Aujourd’hui, certaines séquences sont un petit peu compliquée­s, mais le tout, c’était de s’y remettre. Après, vous savez, les gars ne sont au club que deux heures et demie par jour. Ils viennent donc avec pas mal de plaisir parce qu’ils ont du temps, à côté, pour récupérer et faire leurs activités personnell­es. »

« UN MOMENT INTÉRESSAN­T QU’ON N’A JAMAIS EU »

Si le mois de juin sera quasi exclusivem­ent consacré à la réathlétis­ation des joueurs, le staff espère réintrodui­re les notions du jeu collectif courant juillet. Tout ça ne dépendra bien évidemment pas de la volonté de l’Aviron, mais de l’évolution de la crise sanitaire avec, en ligne de mire, une reprise de la compétitio­n début septembre.Toujours est-il que l’encadremen­t bayonnais, depuis mi-mars et le début du confinemen­t, a eu le temps de planifier, anticiper et se projeter dans la préparatio­n de l’exercice qui arrive. Un petit luxe en soi. « Nous avons des saisons qui sont très longues souligne Loustau. Je peux comprendre qu’une lassitude puisse s’installer. Là, au contraire, je trouve que les joueurs sont frais. Ils ont bien récupéré, ils ont pu bosser sur leurs points faibles. C’est bien. On se retrouve avec des groupes de quatre, on peut travailler plus précisémen­t que quand on en a vingt sous la main. C’est vraiment un moment intéressan­t qu’on n’a jamais eu. Il faut en profiter parce que ce sont des instants privilégié­s pendant lesquels on peut se pencher sur des choses qu’on ne peut pas faire d’habitude. En temps normal, nous sommes toujours dans l’urgence. Là, il faut mettre à profit cette période. » ■

 ?? Photo de Pablo Ordas ?? En image la reprise en petit groupe et avec distanciat­ion pour les Bayonnais avec Guillaume Rouet au premier plan en pleine phase de réathlétis­ation. Autre détail, la températur­e de Maxime Lafage, comme celle de tous ses partenaire­s, est contrôlée.
Photo de Pablo Ordas En image la reprise en petit groupe et avec distanciat­ion pour les Bayonnais avec Guillaume Rouet au premier plan en pleine phase de réathlétis­ation. Autre détail, la températur­e de Maxime Lafage, comme celle de tous ses partenaire­s, est contrôlée.
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