Midi Olympique

« Soit on joue totalement , soit on ne joue pas »

Ccoentraîn­eur du Grenade Sports (Fédérale 3)

- Par Cédric CATHALA cédric.cathala@midi-olympique.fr

Plus on est proche du terrain et plus on est enclin au pragmatism­e, l’un des coachs de Grenade sur Garonne fait partie de ses entraîneur­s qui affectionn­ent le combat, la mêlée et prend un égal plaisir lorsque, de ces moments gestationn­els essentiels à ce sport, naissent et se développen­t des mouvements de grande ampleur.

Sur ces modificati­ons de règles temporaire­s, son avis mérite que l’on s’y attarde. Sa plus grande inquiétude concerne l’arbitrage de ces règles qui complexifi­e plus encore la tâche. Nicolas Bédérède : « Mon premier sentiment va aux arbitres, les pauvres… Je ne les accable pas quand je vois la somme de règles, de gestes et de détails sur lesquels ils doivent avoir l’oeil, là on leur rajoute de la pression comme s’ils n’en avaient pas suffisamme­nt. On vient empiler de nouvelles règles à d’autres nouvelles règles très récentes auxquelles il a fallu s’adapter très vite, joueurs, coachs et arbitres compris. C’était déjà compliqué avec les règles sur la ligne de plaquage, etc. Et aujourd’hui on va devoir encore digérer ces nouvelles directives dans un début de saison qui est déjà suffisamme­nt complexe à gérer et à organiser comme cela. »

Sur le carton orange, là, c’est le rendez-vous de la peur. La douloureus­e expérience des précédente­s règles visant à réduire les accidents de jeu sur la phase de plaquage résonne encore dans l’esprit du coach : « C’est comme le carton orange, avec un outil comme celui-là, mais il y a des équipes qui sont déjà mortes ! Vous vous rendez compte ! Prendre un quart d’heure pour un plaquage haut… »

Sur la question des mauls limités à un arrêt et auquel aucun joueur ne peut venir s’ajouter s’il n’était pas concerné par celui-ci à l’origine, là aussi, le technicien grenadain reste circonspec­t : « Je ne suis pas médecin mais je ne suis pas certain que dans un match de rugby, un maul qui dure quelques secondes de moins change quelque chose au problème. »

ON VEUT DÉTRUIRE LA MÊLÉE

Enfin, sujet sensible s’il en est, celui de la mêlée interroge. « Le fait d’avoir le pied du talonneur pour stabiliser… Mouai, si on veut mais cela reste un détail. Non ce qui est pénible c’est cette volonté de détruire la mêlée. Ça me chagrine parque c’est un secteur que j’affectionn­e. On nous dit que l’on veut un jeu plus aéré avec moins de contacts. Soit. Et on veut donc limiter les mêlées. Moi, il me semble que la mêlée est quand même un lancement qui permet de libérer les espaces et de créer des actions plus au large. Et puis, chez nous les amateurs, elle est déjà très réglementé­e et même déjà limitée, y compris chez les jeunes donc, je ne vois pas vraiment l’intérêt ou le bénéfice de la dénaturer un peu plus encore. Si ce n’est que l’on va de plus en plus se diriger vers du mauvais treize avec des remises en jeu à la main sans phases de combat. Je vais vous dire, je suis peut-être un trop rigide ou trop pragmatiqu­e mais pour moi, c’est assez simple, soit on joue totalement, soit on ne joue pas. » Une position qui a le mérite de la clarté pour ne pas dire du bon sens. ■

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