Midi Olympique

Midol lance le match

- Emmanuel MASSICARD emmanuel.massicard@midi-olympique.fr

Bernard Laporte n’est pas encore officielle­ment entré en campagne pour la présidence de la fédération, attaché qu’il est à tenir la barre de la FFR au coeur de la crise actuelle et à s’inscrire dans l’action au plus près des clubs. Sa main tendue a pris la forme d’un engagement qui parle à l’oreille des présidents : 35 millions d’euros pour leur venir en aide. C’est du concret, coco. De la « fraîche » pour sortir de la mouise. Difficile de faire mieux même si, revers de la médaille, ce magot vient gréver le fond de réserve de l’assurance...

Il ne faut certaineme­nt pas voir ailleurs l’une des raisons logique du temps d’avance que lui octroie notre première consultati­on, réalisée la semaine dernière auprès d’un panel de 190 clubs. Quasiment les mêmes qu’il y a quatre ans, pour quasiment le même résultat. Avec nos «sondages» qui ne se sont pas démentis.

À quatre mois du passage aux urnes, le président sortant est donc en tête des intentions de vote. Il distance son challenger, Florian Grill. Et assez largement, même si la part des « Ne se prononce pas » constitue une réserve de voix importante. Désormais, toute la question sera de savoir vers où pencheront ces fameux hésitants du printemps. Certains dirigeants affirment n’avoir pas tranché, dans l’attente de découvrir les programmes des candidats ; et d’autres ne veulent pas se dévoiler : ils gardent pour eux le choix qu’ils valideront le 3 octobre sans passer par les porteurs de valises pleines de voix, comme autrefois.

Il faudra voir, également, comment va évoluer la campagne. Quand Laporte va-t-il clairement entrer en scène (sans doute fin juin, après le congrès fédéral digitalisé) ? Quels seront son programme et son équipe ? Comment va-t-il gérer sa double casquette FFR-World Rugby et l’encombrant dossier de l’harmonisat­ion du calendrier internatio­nal ? Comment, enfin, va-t-il répondre aux prochaines difficulté­s des clubs ?

Soyons clair : à moins d’un crash, l’actuel matelas d’intentions de votes nous paraît assez garni pour lui offrir un deuxième et dernier mandat. A moins d’une erreur stratégiqu­e digne de celle qu’avait commise Pierre Camou il y a quatre ans, lui qui avait refusé d’entrer directemen­t dans la bataille. En se rangeant derrière le programme qu’il avait à boucler, il s’était finalement laissé bercer par le silence...

Du côté de Florian Grill, le match est bel et bien lancé. Mister nobody, celui que personne ne connaît selon Laporte, creuse ses sillons. Il a envoyé ses colistiers pour taper dans la meule ; viril et parfois à la limite du correct. Lui sème en profondeur, principale­ment sur le front de la formation, voire de la gestion fédérale. Des sujets d’intérêts qui paraissent loin des préoccupat­ions quotidienn­es de clubs blackboulé­s par la crise. Et c’est ici une autre explicatio­n de l’écart au score, même s’il fait le plein dans son fief francilien. Alors, comment Grill va-t-il redresser la barre ? Accélérer pour reprendre la main face à un candidat qui dissimule les principaux atouts dans sa manche et, surtout, les clés du camion fédéral ? Se démarquer plus encore, prendre l’intervalle, insister sur le « contre Laporte » ? Difficile. Ses moyens d’action sont limités pour venir en aide concrèteme­nt et présenteme­nt aux clubs ; tout juste peutil leur promettre la lune pour demain...

S’en remettre au futur quand le présent est brûlant nous paraît une gageure. S’il veut renverser la table tel Laporte en 2016, le président de la Ligue Ile-de-France n’aura d’autre choix que de muscler son jeu et d’amener son futur adversaire dans les cordes. À cet instant, il est seul sur le ring. Mais la campagne est désormais lancée...

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