Midi Olympique

Saga Top 14 - Pro D2

Agen, Toulouse, Biarritz et Oyonnax

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

La crise de la Covid-19 a frappé avec force sur le rugby français. Pourtant, le SU Agen semble avoir traversé cette période aussi bien que possible. À plusieurs titres. D’abord, là où certains projets ont été définitive­ment mis entre parenthèse­s, le président Jean-François Fonteneau n’était pas peu fier au début du mois de juin, en compagnie du maire de la ville Jean Dionis, de présenter le projet de rénovation du vieux stade Armandie. Près de cent ans après son inaugurati­on, en octobre 1921, l’enceinte agenaise va subir plus qu’un simple lifting. Il est aussi question d’extension de l’enceinte du Parc des sports qui pourra bénéficier à de nombreuses associatio­ns de la ville. Cet agrandisse­ment permettra, dès le mois de septembre 2022, de disposer d’un stade bien mieux adapté aux exigences du rugby d’aujourd’hui, avec notamment une capacité d’accueil qui passera de 9 882 à 10 442 places assises et un total de 14 400 places au lieu des 13 863 actuelles. « Notre stade était un peu obsolète, glisse « Jeff » Fonteneau. Ce nouvel outil doit nous permettre d’avoir le club au plus haut niveau. C’est indispensa­ble. Armandie sera une place forte du rugby et du sport de haut niveau. » Le montant des travaux est estimé à 26,4 millions d’euros, supporté par la Ville, l’Agglomérat­ion et la Région. Ensuite, là où de nombreux clubs ont fait le choix de négocier avec leurs joueurs une baisse de salaires relativeme­nt importante selon les équipes, le SU Agen a opéré de manière diamétrale­ment différente. Les joueurs du manager Christophe Laussucq n’ont eu à subir aucune coupe sur leurs revenus jusqu’à présent. « Depuis le départ, nous avons eu cette volonté de ne pas baisser les salaires des joueurs, explique le président. Et sauf catastroph­e, nous allons pouvoir maintenir les rémunérati­ons. Nous avions besoin de recruter quelques joueurs. C’était compliqué d’aller chercher de nouveaux joueurs tout en demandant aux joueurs présents de baisser leur salaire. Ça m’aurait été très difficile, pour ne pas dire impossible. » Certes, les salaires ne flambent pas au SUA, mais il aurait été facile de s’engouffrer dans une dynamique plutôt généralisé­e en Top 14. « Au fur et à mesure que nous avons eu des assurances de réengageme­nt de nos partenaire­s, nous avons pris cette décision, reprend

Laussucq. Et j’espère que nous pourrons nous y tenir. » Évidemment, tant « Jeff » Fonteneau que son manager demeurent prudents. La période veut que de nouvelles incertitud­es s’ajoutent régulièrem­ent aux inconnues existantes.

UN EFFECTIF PLUS ÉTOFFÉ

Il n’empêche. Si nul n’est en capacité - Chrisophe Laussucq en tête - aujourd’hui d’affirmer que le SUA serait encore en Top 14 sans l’arrêt de la compétitio­n, il n’en demeure pas moins que le club lot-etgaronnai­s sera regonflé à bloc à l’attaque de cette nouvelle saison. « Avec notre volonté de fédérer, avec notre nouveau stade qui va arriver en 2022, nous avons envie d’écrire l’histoire de façon un peu différente, assure Jean-François Fonteneau. Évidemment, ce serait prétentieu­x de dire que nous avons des ambitions qui seraient déraisonna­bles en Top 14. Mais je pense que nous aurons une équipe capable de lutter un peu différemme­nt des saisons précédente­s. Avec un peu plus d’effectif, un peu plus de densité. » Un sentiment que partage Laussucq : « Nous avions eu des problèmes de banc l’an passé. Nous avons notamment perdu beaucoup de matchs dans les 20 dernières minutes car nous manquions de profondeur. Notre recrutemen­t va nous permettre d’avoir justement un peu plus de souplesse de ce point de vue là. »

Le SUA a réussi à conserver plusieurs de ses cadres : à commencer par son capitaine Romain Briatte, ainsi que son centre Nathan Decron, son talonneur Paula Ngauamo, son deuxième ligne Andrès Zafra et, tout récemment, son troisième ligne Jessy Jegerlehne­r. Autant d’éléments auxquels vont venir se greffer des éléments expériment­és tels que le Lyonnais JeanMarcel­lin Buttin, les Castrais Camille Gérondeau, Victor Moreaux ou encore Sosefo Falatea. De quoi faire naître l’espoir de jours heureux dans le vieil Armandie. ■

 ?? Photo DDM - Morad Cherchari ?? Les Agenais étaient tout sourire à la reprise de l’entraîneme­nt jeudi dernier, à l’image du deuxième ligne arrivé de Castres, Victor Moreaux. En fond, Christophe Laussucq a pu faire passer ses premières consignes.
Photo DDM - Morad Cherchari Les Agenais étaient tout sourire à la reprise de l’entraîneme­nt jeudi dernier, à l’image du deuxième ligne arrivé de Castres, Victor Moreaux. En fond, Christophe Laussucq a pu faire passer ses premières consignes.

Newspapers in French

Newspapers from France