Midi Olympique

Revue de l’Élite

Deuxième ligne : Etzebeth déjà roi

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Tuons dans l’oeuf tout embryon de polémique : oui, la magnifique saison de Bernard Le Roux avec le XV de France, qui lui valut d’ailleurs d’être le seul trentenair­e appelé par Fabien Galthié durant le Tournoi, aurait tout à fait pu lui valoir une première place dans notre traditionn­elle revue de l’élite. Reste que l’on pouvait y opposer deux réserves, que la rédaction de Midi Olympique n’a pas manqué de relever lors de son vote, et des enflammés débats qui ont subi… La première étant que, comme à son habitude lorsqu’il évolue en club, la question de son poste s’est de nouveau posée au retour de la Coupe du monde puisqu’en six feuilles de match avec le Racing 92, « Bernie » a démarré autant de rencontres dans la cage qu’en position de flanker. Tandis que la seconde, probableme­nt la plus importante, réside dans l’identité de son concurrent. Lequel se nomme Eben Etzebeth, Sud-Africain de naissance comme lui, mais qui défendait bien les couleurs des Springboks au Japon. Ce qui lui valut de remporter le titre de champion du monde en tant que premier lieutenant de Siya Kolisi, et de globalemen­t écraser toute forme de concurrenc­e, rien que sur ce palmarès…

POLÉMIQUE ÉTEINTE

Pourquoi ? Parce qu’au-delà de participer au sacre mondial des Boks, Eben Etzebeth s’en est avéré un acteur si essentiel qu’il incita le sélectionn­eur Rassie Erasmus de faire bloc derrière son deuxième ligne, fragilisé par une polémique au pays (où il avait été accusé d’avoir agressé un SDF avec une arme à feu). « J’ai été très inquiet quand j’ai entendu parler de cette histoire, commentait le sélectionn­eur avant le Mondial. Et s’il y avait eu la moindre vérité là-dedans, ça aurait été un énorme problème pour nous. Quelqu’un qui aurait fait quelque chose comme ça n’aurait pas pu faire partie de notre équipe et aller à la Coupe du monde. Mais après avoir parlé à Eben, écouté sa version de l’histoire, et vu la confiance qu’il y a entre lui, le joueur, et moi, l’entraîneur, je suis à l’aise avec ce qu’il m’a dit. Je pense que ce n’est qu’une rumeur. » Ainsi lavé de tout soupçon, Etzebeth fut ainsi donner sa pleine mesure sur le terrain. Avec l’efficacité qu’on lui connaît, ainsi qu’en témoigna sa titanesque finale qui le vit éteindre à a régulière Maro Itoje…

INFLUENCE SUR LE GROUPE

Toutefois, la saison d’Eben Etzebeth ne s’est pas arrêtée au Mondial, loin s’en faut. Sitôt arrivé à Toulon, le champion de monde sut faire honneur à son statut et aux attentes de Mayol, entraînant derrière lui un groupe comme métamorpho­sé par son arrivée. Dans le secteur de la touche bien sûr, un des points faibles du RCT les mois précédents, auquel le Springbok apporta son double mètre et son expérience. Mais surtout dans les comporteme­nts… « On se sent en sécurité à côté d’un joueur comme ça, confiait Raphaël Lakafia. Sa seule présence a un effet rassurant sur le groupe, tout le monde est un peu plus relâché mais aussi un peu plus agressif. Sa présence rend l’équipe meilleure, c’est indéniable, car personne ne veut se trouer à côté d’un joueur pareil. » Au point de (re)faire rapidement du RCT un candidat crédible au titre ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite… ■

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