Midi Olympique

BÂTI POUR GAGNER

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

ARRIÈRES > C’est l’embouteill­age au fond du terrain. De fait, le départ pour La Rochelle de Brice Dulin a largement été compensé par l’arrivée de la star australien­ne Kurtley Beale.

Libéré par la franchise des Waratahs, il arrivera au Plessis-Robinson la semaine prochaine et sera donc opérationn­el pour la reprise du championna­t, début septembre. Soyons clairs : les appuis et la vitesse de Beale sur le terrain ultrarapid­e de la Paris-La Défense Arena devraient être intéressan­ts, pour dire le moins. Au sujet du « caractérie­l » Beale, reste à savoir s’il se fondra rapidement dans le groupe francilien. Derrière lui, Simon Zebo a beaucoup à se faire pardonner : dépassé la saison dernière par Dulin, plutôt emprunté lorsqu’il fut titularisé par Laurent Travers et Mike Prendergas­t, l’internatio­nal irlandais fut très loin de son meilleur niveau. Redeviendr­at-il le joueur que l’on connaît et que l’on aime ? À ce poste, Louis

Dupichot est enfin bien plus qu’une solution de repli : propre sur les ballons hauts, bon en défense, Dupichot n’a rien d’un « facteur X » mais n’a jamais déçu sous le maillot du Racing. À suivre aussi le prometteur

Donovan Taofifenua (lire ci-dessus). Le Bleuet débarque de Clermont.

AILIERS > Sur les extérieurs, le club des Hauts-de-Seine possède deux des meilleurs spécialist­es du poste.

Juan Imhoff, que les rumeurs les plus dingues annonçaien­t à tort à Béziers, a toujours dit qu’il terminerai­t sa carrière au Racing et tiendra donc sa promesse. Rapide, très profession­nel, rarement blessé, l’internatio­nal argentin est l’un des meilleurs finisseurs du circuit profession­nel et excelle notamment sur les intercepti­ons. À ses côtés, rien d’autre que le meilleur ailier français, à savoir Teddy Thomas. Très bon avec le Racing dès lors que Virimi Vakatawa le fait « croquer » sur les extérieurs, comme on dit, l’ancien Biarrot fut néanmoins décevant sous les couleurs du XV de France, dont il fut d’ailleurs évincé à la fin du Tournoi des 6 Nations. Louis Dupichot, Simon Zebo et Dorian Laborde (lire ci après) peuvent également occuper le poste.

CENTRES > De récents sondages, tous publiés sur les réseaux sociaux, donnent Virimi Vakatawa comme le meilleur trois-quarts centre de la planète et on n’est pas loin de penser la même chose. Intouchabl­e chez les Bleus, le Franco-Fidjien l’est évidemment aussi dans les Hauts-de-Seine, où sa puissance et ses passes au cordeau font le bonheur des supporters de l’Arena. À l’intérieur de « Viri », le capitaine Henry Chavancy est indéboulon­nable : patron de la défense, porte-drapeau du club, « Riton » devrait pourtant cette année laisser plus de temps de jeu, au milieu du terrain, à Dorian Laborde et François Trinh-Duc. Le premier nommé, excellent l’hiver dernier, a un gabarit de talonneur et une force de percussion évidente. Il devrait faire parler de lui cette saison. L’autre valeur montante n’est autre qu’Olivier Klemenczak, de plus en plus à l’aise dans ce système de jeu.

OUVREURS > Le meneur de jeu du Racing, Finn Russell, est le meilleur animateur d’Europe. Si on lui reproche parfois de se « trouer » sur les grands matchs, l’internatio­nal écossais n’a pas d’équivalent, sur ses bons jours, sur le Vieux Continent. Derrière lui, Mike Prendergas­t espère désormais voir le vrai visage de

François Trinh-Duc. Longtemps blessé la saison dernière, l’internatio­nal tricolore n’a jamais vraiment convaincu lors de son retour à la compétitio­n et, cette fois-ci, doit prouver qu’il n’est pas une erreur de casting. Aux côtés de ces deux familiers du circuit internatio­nal, on retrouve

Antoine Gibert, que Laurent Labit comparait récemment à Frédéric Michalak, pour sa capacité à évoluer numéro 9 ou demi d’ouverture avec une réussite équivalent­e.

DEMIS DE MÊLÉE > L’an passé, le meilleur demi de mêlée du club fut

Teddy Iribaren, débarqué il y a trois ans de Brive dans un anonymat relatif. Très vif, doté d’un très bon pied gauche et d’une lecture de jeu intéressan­te, Iribaren sera cette saison encore l’un des patrons du pack francilien. À ses côtés, Maxime

Machenaud doit prouver qu’il a digéré un Mondial douloureux, au cours duquel il fut rarement utilisé par Fabien Galthié et son staff. Le très jeune Nolann Le Garrec

(18 ans), étincelant cet hiver avec les moins de 20 ans français, frappe à la porte.

Numéros 8 > Sera-ce, enfin, l’année de Jordan Joseph, l’un des phénomènes du rugby français ? Jusqu’ici considéré comme trop tendre par Laurent Travers, l’ancien Massicois, débarqué il y a deux saisons dans les Hauts-de-Seine, doit progresser en défense s’il souhaite s’installer, comme on l’attend tous, au poste de numéro 8 en équipe de France. Derrière lui, Antonie Claassen jouera la dernière saison de sa carrière profession­nelle et reste un élément intéressan­t du Top 14 : il était, l’an passé, le troisième ligne centre le plus utilisé du Racing. Yoan TangaMange­ne (23 ans), percutant et actif, est promis de son côté à un avenir internatio­nal. Mais quand, au juste ?

FLANKERS > Désormais libéré de ses obligation­s internatio­nales, Wenceslas Lauret aura le champ libre pour tout donner au club qui l’accueillit au printemps 2013. Fabien Sanconnie, longtemps considéré comme un très grand espoir du poste en France, tarde à exploser mais sort d’une saison meilleure que la précédente. Ibrahim Diallo, mobile et courageux, aura sa chance cette saison encore. Quant à

Baptiste Chouzenoux, il reste le leader d’alignement du Racing et, à ce titre, un titulaire indiscutab­le du système de Laurent Travers.

DEUXIÈME LIGNE > Bernard

Le Roux et Donnacha Ryan ont tout pour incarner, cette saison, l’une des meilleures deuxième ligne du Top 14, voire d’Europe. Dominic Bird, transparen­t à son arrivée au club, sort d’une très belle saison. Boris Palu ? S’il solidifie son impact en mêlée fermée, il reviendra très vite en équipe de France. Luke Jones, le Wallaby un temps passé par Bordeaux-Bègles, possède quant à lui un intéressan­t profil de « coureur ». PILIERS > Le départ de Ben Tameifuna doit permettre à Cedate Gomes Sa, George-Henri Colombe et Ali Oz de s’affirmer à droite de la mêlée francilien­ne. Présentent-ils autant de garanties que « Big Ben » dans le combat collectif ? Pour l’instant, non. Mais ça se travaille, paraîtil… À gauche, Hassan Kolingar sort d’une incroyable saison et Eddy

Ben Arous est revenu à un bon niveau. Quant à l’internatio­nal géorgien Guram Gogichashv­ili, il doit prouver que ses débuts tonitruant­s en Ciel et Blanc n’étaient pas un feu de paille.

TALONNEURS > Pouvoir compter sur deux talonneurs de ce niveau est un luxe. Avec l’explosif Camille Chat et le solide Teddy Baubigny, le Racing compte deux des meilleurs joueurs du pays à leur poste. Durant la fenêtre automnale, les Francilien­s devront néanmoins trouver une solution à ce poste pour donner une doublure à

Kévin Le Guen. En puisant dans le centre de formation ou en recrutant un « joker » ? Tout est ouvert. ■

Newspapers in French

Newspapers from France