Midi Olympique

UN ROMAIN EN CONQUÊTE

PIETRO CECCARELLI - Pilier droit APRÈS DEUX SAISONS À ÉDIMBOURG, LE FRANCO-ITALIEN REVIENT DANS L’HEXAGONE, OÙ IL A DÉJÀ PORTÉ LES COULEURS DE LA ROCHELLE ET OYONNAX. RETOUR SUR UN PARCOURS ATYPIQUE.

- V. B.

P «ietro est un joueur de calibre internatio­nal. Il est explosif, agressif, mobile et a gagné de l’expérience à l’étranger. » Quand Brive a obtenu la signature de Pietro Ceccarelli en début d’année, Jeremy Davidson s’est frotté les mains, tout heureux de sa prise. Pendant ce temps, du côté d’Édimbourg, Richard Cockerill a soufflé de dépit : le technicien anglais souhaitait conserver son pilier droit, devenu son premier choix au poste avec quatorze rencontres disputées dont neuf comme titulaire. En vain. L’appel d’une nouvelle aventure en France aura été irrésistib­le pour ce voyageur au long cours, sur le point de connaître un septième club en une décennie.

« Je pense que cette envie de découverte vient de ma double origine », sourit le Romain pure souche, né d’une mère française et d’un père italien. Lui-même décrit son parcours comme étant « atypique ». Tout a commencé dans la Ville éternelle à la Lazio avec qui il dispute, à 19 ans, un match de Super 10 : « On ne peut pas dire que le rugby soit fort à Rome, c’est plus dans le Nord du pays qu’on retrouve des bastions. » Même s’il n’envisage pas encore de vivre de sa passion, le pilier souhaite voir autre chose, déjà : « Je m’étais documenté pour des stages d’été et j’ai appris que La Rochelle prenait un ou deux étrangers par an. Zeno Kieft est arrivé comme ça aussi. J’y suis allé et pendant deux ans je suis resté sur leur radar. Le fait que je parle français a aidé. Une fois que j’ai eu mon bac, je suis revenu. Et je suis resté trois ans : j’ai suivi des études de gestion à côté et l’envie de faire carrière est venue peu à peu. » Il poursuit son apprentiss­age en espoir et commence à être intégré aux entraîneme­nts de la bande à Collazo : en mai 2014, il est finalement lancé en Pro D2. Deux mois avant son départ pour Mâcon. « Avec la réforme des catégories espoirs, je me suis retrouvé coincé : je ne pouvais plus jouer avec les jeunes mais je n’aurais pas eu de temps de jeu avec les pros. On m’avait dit qu’aller en Fédérale 1 était intéressan­t pour un pilier droit. Ça a été le cas. »

« UNE DE MES PLUS BELLES ANNÉES »

Même en troisième division, sa progressio­n ne passe pas inaperçue. « Les Zebre sont venus me chercher. Et d’un coup, je me suis retrouvé à jouer au Munster, au Leinster… Ça a été une sacrée promotion. Et ça m’a ouvert les portes de l’équipe d’Italie. J’en ai encore des frissons. Pendant deux ans, j’ai bien enchaîné. » Quarante-six matchs avec la franchise de Parme et neuf sélections avec la Squadra : la voie paraissait toute tracée. Mais le Romain repasse de l’autre côté des Alpes, direction Oyonnax : « Ça ne s’est pas passé comme je voulais. J’ai été blessé à un coude au début et puis, si j’étais sur toutes les feuilles, j’étais presque toujours remplaçant. » Après cette première année en Top 14, conclue par une relégation, il retrouve la Ligue celte. À Édimbourg, où l’attendaien­t un projet et un cadre emballants : « Ça a été dur de m’imposer mais j’ai réussi à gagner ma place. La dernière année a été une des plus belles de ma carrière, aux côtés d’un technicien intéressan­t. » Elle aurait pu lui permettre de retrouver la sélection. Vingt-quatrième homme au début du Tournoi, il espérait avoir sa chance. En vain. En revenant dans l’Hexagone, il espère poursuivre sa montée en puissance : « Même si Édimbourg voulait me garder, j’avais envie de revenir en France. J’aime le Top 14, son jeu, la visibilité qu’il apporte. Quand Jeremy m’a appelé, son discours m’a accroché. Et puis j’ai vu les images de matchs, le public, les nouvelles infrastruc­tures… Tout m’a plu. » Ce voyageur au long cours espère un beau et long séjour en Corrèze : « Avant de penser à la sélection, ma motivation est entièremen­t focalisée sur Brive. » ■

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