Midi Olympique

LES ÉMIRATIS DE RETOUR EN SEPTEMBRE ?

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Le feuilleton du rachat de l’ASBH, désormais terminé, aura laissé des traces indélébile­s dans la cité biterroise. Trois mois durant, les supporters du club s’étaient ainsi pris à rêver au réveil de « la belle endormie », invincible dans les années 70 et depuis disparu des radars. Pour les raisons que l’on connaît tous aujourd’hui, le projet émirati a capoté, abandonnan­t les rugbyphile­s biterrois à une normalité crue, un quotidien plus frugal et duquel ils pensaient que les pétrodolla­rs de Samir Ben Romdhane les affranchir­aient pourtant d’ici peu.

À Béziers, certains se sont sentis trahis, abandonnés et, dans la cité, quelques agités se sont trompés de combat, accusant PierreOliv­ier Valaize et Cédric Bistué, les coprésiden­ts démissionn­aires, de tous les maux de la terre, clouant aux piloris des hommes qui avaient au moins eu le mérite d’assurer la pérennité d’un club à la dérive, depuis le départ d’Olivier Nicollin.

BOUSCATEL, C’ÉTAIT IMPOSSIBLE

Pour panser les plaies dans la ville, Robert Ménard avait besoin d’un homme faisant consensus et a poussé, poussé et encore poussé pour que Michaël Guedj, une figure de la cité, accepte de prendre la présidence de l’ASBH. À ce sujet, une source à la mairie nous confiait en fin de semaine dernière : « Il y avait trop de défiance vis-à-vis de René Bouscatel, dont le nom avait un temps été circulé pour prendre la présidence. Les gens de Béziers ne voulaient pas d’un président parachuté. Le choix de Guedj s’est donc imposé de lui-même ». Guedj ? Partenaire historique de l’ASBH, également chargé de l’image et de la communicat­ion du club, il aurait au départ beaucoup hésité à accepter la propositio­n de Robert Ménard, arguant entre autres choses qu’en l’état, le poste était tout sauf un cadeau. Comme on le comprend…

Aujourd’hui aux commandes, Guedj aura pour mission de maintenir le club en Pro D2, réaliser un audit financier de l’entité et, dans les jours à venir, établir une passerelle entre le club et les Émiratis, lesquels pourraient au mieux devenir actionnair­es, au pire partenaire­s financiers. Dans sa mission, il sera épaulé de Jean-Michel Vidal (63 ans), le président du club de pétanque de Béziers, un proche de Robert Ménard, nous dit-on du côté de la côte héraultais­e.

LE PLAN DES ÉMIRATIS EST SIMPLE

De toute évidence, Michaël Guedj (52 ans) fut l’un des hommes ayant contribué, en amenant de solides garanties financière­s, à sauver l’ASBH lorsque le club biterrois fut appelé la semaine dernière devant la DNACG, le gendarme financier du rugby profession­nel. Créateur en 1993 de la marque de vêtements Shilton (celle-ci a comme ambassadeu­rs l’humoriste Jean-Marie Bigard, les footballeu­rs Franck Sauzée et Frédéric Dehu, les rugbymen Rémi Martin et Jean-François Tordo, le chef cuisinier Pierre Augé…), Michaël Guedj est également un champion de courses automobile­s plutôt reconnu dans l’univers des grosses cylindrées. L’an passé, il participai­t d’ailleurs encore aux courses des circuits du Castellet, de MagnyCours ou de Nogaro.

La suite, vous dites ? S’il est ici entendu que Michaël Guedj ne devrait assurer qu’un gouverneme­nt de transition, ceux que l’on a appelés les « Émiratis » par paresse intellectu­elle (bien que résident à Abou Dhabi, Samir Ben Romdhane est en effet franco-tunisien) se donnent un mois avant de revenir à la charge concernant le club biterrois. À ce titre, une source nous confiait samedi soir : « La gouvernanc­e actuelle n’est qu’une interface. À l’ASBH, ce sont toujours Cédric Bistué et Pierre-Olivier Valaize les vrais patrons du club, puisqu’ils détiennent encore la holding « Passion Ovalie », qui regroupe les parts de la SASP biterroise. On va donc laisser passer les vacances, monter un dossier cohérent et revenir avec une nouvelle offre ». Info ou intox ? Du côté de Sotaco Internatio­nal, la société de Samir Ben Romdhane, on semble donc prendre les dernières décisions biterroise­s avec philosophi­e, celles-ci octroyant un délai supplément­aire aux porteurs du projet du Golfe pour rassembler les fonds provenant de l’étranger et, qui sait, redémarrer les négociatio­ns entourant « Passion Ovalie », sans l’obtention de laquelle il est impossible de détenir le club… ■

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