DU BEAU MONDE DANS L’ATTENTE
LA CRISE SANITAIRE MONDIALE AURA CAUSÉ DES DÉGÂTS ÉCONOMIQUES SANS PRÉCÉDENT DANS LES CLUBS PROFESSIONNELS, DONT LA CONSÉQUENCE PRINCIPALE ET IMMÉDIATE AURA ÉTÉ LE CONTRÔLE DRASTIQUE DE LEURS MASSES SALARIALES. AU PREMIER RANG DES VICTIMES, LES JOUEURS, PLUS NOMBREUX QU’À L’ACCOUTUMÉE, DONT LES CONTRATS N’AURONT PAS ÉTÉ RENOUVELÉS AVEC, SUR LA LISTE, QUELQUES NOMS CONNUS. ENTRE AUTRES, BENJAMIN FALL OU ENCORE MAXIME MERMOZ.
La date de la fin de la période des transferts sonne le glas chaque année pour de nombreux joueurs professionnels. Tous ceux en fin de contrat n’ayant pas trouvé de nouvel engagement se retrouvent sur la liste des chômeurs et doivent mentalement se faire à l’idée que le rugby n’est plus, pour l’heure, leur gagne-pain. La période des mutations 2020 a pris fin au 15 juillet et la liste des joueurs qui sont restés sur le carreau est bien plus longue que les années précédentes selon le syndicat des joueurs Provale. Un constat qui était attendu en raison de la crise sanitaire qui a aussi contraint les clubs à serrer les budgets et donc à ne pas gonfler leurs effectifs plus que de raison.
Voyant les clubs professionnels réticents, ils sont nombreux à avoir choisi de poursuivre l’aventure dans des clubs amateurs, en attendant que les affaires reprennent, que la roue tourne, que les clubs professionnels doivent faire face à une cascade de blessures et un effectif un peu court en profondeur pour retrouver quelques mois de contrat. Néanmoins, ils restent nombreux sans club, à s’entraîner seuls dans leur coin pour se maintenir en forme au cas où le téléphone viendrait à sonner. D’autant plus qu’ils peuvent garder espoir en cette année si particulière puisque Provale a obtenu la création d’un statut dérogatoire permettant ainsi aux clubs ; jusqu’au 31 janvier 2021, d’embaucher les joueurs inscrits sur la liste des chômeurs sans qu’ils soient considérés comme des joueurs supplémentaires ni des jokers médicaux. Les clubs seront aussi exonérés de la commission d’agent.
Mais les joueurs dans l’attente vont certainement devoir s’armer de patience car il n’est pas certain que les clubs soient prêts à établir de nouveaux contrats alors que beaucoup de dirigeants viennent de demander à leurs troupes une baisse de salaire, présentée comme obligatoire pour boucler le budget. Il n’est donc pas certain que le vestiaire puisse comprendre facilement qu’un nouveau joueur débarque dans les semaines à venir, augmentant ainsi la masse salariale. En Top 14, seuls le Racing 92 et Agen n’ont pas demandé un effort à leurs joueurs mais ils sont un peu plus nombreux en Pro D2. Cela pourrait être une piste intéressante comme le montre l’arrivée de Nick Abendanon à Vannes. ■