Midi Olympique

« Nos piliers doivent franchir un cap »

JOËL REY - Entraîneur des avants CELUI QUI A PROLONGÉ À L’AVIRON POUR DEUX SAISONS SUPPLÉMENT­AIRES RACONTE CE QUI LE PORTE DANS SON TRAVAIL DE TOUS LES JOURS, ÉVOQUE SA JEUNE PREMIÈRE LIGNE, PARLE DE L’ARRIVÉE D’ANTOINE BATTUT DANS LE STAFF...

- Propos recueillis par P. O.

Comment avez-vous vécu le confinemen­t ?

J’étais à Bayonne. Personnell­ement, il y avait un peu d’inquiétude, parce qu’à ce moment-là, je ne connaissai­s pas ma situation pour l’année prochaine. Je n’ai été fixé qu’après. C’était une question de confiance entre le président et moi. Yannick Bru voulait que je reste, et Philippe Tayeb m’avait dit que ça pourrait se faire si le club restait en Top 14. Il y avait beaucoup de choses qui rentraient en jeu, notamment d’un point de vue financier. J’étais le seul du staff à être en fin de contrat, mais j’avais la confiance de Yannick et du président. Au final, c’est très bien pour moi. Dans les circonstan­ces actuelles, je suis soulagé. Oui, je n’ai pas peur de le dire, parce que dans le rugby, entre les joueurs et les coachs, beaucoup de gens se sont retrouvés dans le dur.

Vous avez prolongé jusqu’en 2022. Mine de rien, vous vous installez sur la durée à l’Aviron…

Après n’avoir connu qu’un seul club, la Section, j’ai été très bien accueilli quand je suis arrivé à Bayonne. J’ai essayé de faire tout ce qu’il fallait pour que ça marche ici et je pense avoir été récompensé. Les trois dernières années ont été vraiment tops pour moi. J’espère que les deux prochaines verront une continuité dans les résultats, et même une progressio­n pour l’Aviron. Ce serait super.

Visiblemen­t, vous vous sentez bien dans ces clubs avec un fort attachemen­t au territoire…

Oui, c’est une chose nécessaire. J’ai besoin de sentir de la motivation, et il faut qu’il y ait, autour de moi, une ossature de joueurs de la région avec une identité. Il y en avait une forte à Pau, c’est aussi le cas ici. Ça fait maintenant quelques années qu’ils jouent, mais les Duhau, Muscarditz, Duputs, je les vois grandir et je trouve ça fantastiqu­e. J’ai une terrible confiance en eux. Je sais que, dans tout ce qu’on a construit, une grande partie de notre réussite est basée sur leur état d’esprit. Franchemen­t, c’est porteur ! Dire que tu peux aller à un endroit pour des millions, ok… Mais il reste encore des vecteurs de motivation comme ça qui peuvent accrocher et c’est super important.

Antoine Battut va intégrer le staff cette saison et prendre la responsabi­lité de la touche. Quel sera votre rôle ?

Je m’occuperai du jeu d’avants pur et dur et de la mêlée. Mais mon rôle sera aussi de veiller sur Antoine, parce que c’est un très, très jeune entraîneur. Ce sera à moi de l’amener dans le bon sens, comme je l’ai déjà fait avec d’autres joueurs, pour lui éviter quelques pièges quand on débute dans ce métier. Après, je sais que ce rôle lui tient énormément à coeur et qu’il voudra être très précis, très rigoureux.

Vous avez des piliers plutôt jeunes pour le poste, qui seront en revanche encadrés par des talonneurs aguerris…

Oui, ok, ils sont jeunes, mais bon. C’est difficile à comparer, mais quand tu regardes le Stade toulousain, on ne peut pas dire qu’ils aient des premières lignes de 30 ans. Il faut que nos joueurs saisissent leur chance. Des garçons comme Ugo Boniface, Toma Taufa, Luc Mousset ont un an d’expérience en Top 14. Je pense qu’ils doivent franchir un cap cette année. C’est fini de regarder en face, et même s’ils sont jeunes, il faudra s’imposer. Il n’y aura plus l’histoire de dire, « on apprend ». Ils seront entourés par Ulugia, Van Jaarsveld ou Delonca qui ont plus de 32 ans. Derrière, ils auront Pyle et Galarza, qui ont 32 et 34 ans. Les piliers doivent se sentir rassurés et franchir un cap. On ne peut pas avoir une équipe qu’avec des mecs de 35 ans.

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