Ah ! Les fameuses préparations estivales...
Le goût de la rentrée, les nouvelles têtes, le sentiment que les compteurs sont remis à zéro, l’espoir que les pépins de la saison passée sont derrière ou l’espoir que la saison à venir sera aussi riche que la dernière… Ce sont autant de raisons qui amènent les joueurs à reprendre le chemin de l’entraînement. Qu’elle soit longue et éreintante pour les pros ou courte et intense pour les amateurs, la préparation d’été réserve toujours son lot de surprises.
Cela commence toujours par une salle avec une quarantaine de chaises et une table à laquelle s’accoudent les managers et entraîneurs. Les joueurs étant au club depuis longtemps sont plus à l’aise. Les nouveaux joueurs, les étrangers ainsi que les jeunes vivent généralement le moment avec davantage d’inconfort, voire d’appréhension. On se jauge, on voit vite ceux qui ont (un peu trop) profité des vacances, on se charrie, bref on reprend progressivement nos marques. En fonction de la culture des entraîneurs, les ballons font ou ne font pas partie des premières séances. Certains préfèrent se concentrer sur le niveau d’athlétisation de leurs joueurs, d’autres préfèrent ne pas perdre une minute en intégrant directement le ballon aux différents exercices. Les joueurs se font vite aux nouveautés ou font part de leurs doutes quant à de potentielles nouvelles idées leur paraissant farfelues. La préparation d’été c’est généralement un savant mélange de souffrances, de sueur mais aussi de définition de « plan de jeu » tous plus élaborés les uns que les autres. Aussi préparé que l’on puisse être, la beauté de notre sport réside dans sa capacité à sortir des plans. Il est toujours drôle de repenser à ces combinaisons découlant du « génie » d’un quelconque entraîneur qui n’ont finalement abouti à rien, si ce n’est un essai en contre de 80 mètres !
J’ai toujours adoré les périodes de présaisons. Elles ont toutes été différentes. C’est aussi un moment d’ajustement dans lequel chacun des éléments du groupe trouve sa place. On a parfois commencé par des stages pour certains intenses et d’autres plus festifs. Il m’est même arrivé de connaître des entraîneurs souhaitant tout orienter vers la « cohésion ». Cela n’a pas toujours fonctionné sur le terrain mais on en garde de bons souvenirs !
Avec le recul, je me rends compte que ces moments ont été un peu hors du temps. Au-delà de toutes les considérations technique, physique et stratégique il ne reste que l’humain. Il existe peu de moments concentrant autant d’efforts en si peu de temps. Le seul objectif finalement consiste à définir un cadre dans lequel une quarantaine d’individus devront s’exprimer tout au long de la saison. Ces dernières sont longues et faites de hauts et de bas. La période qui précède, notamment parce qu’elle se déroule hors compétition, est régulièrement sous-estimée lorsqu’il est question du travail réalisé par un groupe en vue de jouer le meilleur rugby possible. ■