FFR et LNR de nouveau en guerre
EN MODIFIANT L’ARTICLE 9 SUR LA LIBÉRATION DES INTERNATIONAUX POUR OUVRIR UNE FENÊTRE AUTOMNALE DE SIX MATCHS, QUE LA FFR TIENT À TOUS DISPUTER, LE PATRON DU RUGBY MONDIAL S’EST ATTIRÉ LES FOUDRES DE LA LNR.
Jeudi, World Rugby a livré son verdict : il y aura bien six matchs internationaux cet automne, dans une fenêtre allant du 24 octobre au 6 décembre, avec la fin du Tournoi des 6 Nations 2020 et une nouvelle compétition dans la foulée. En parallèle, dans l’hémisphère Sud, et si la situation sanitaire le permet, le Rugby Championship aura lieu à une période similaire (7 novembre-13 décembre) dans un seul pays pour limiter les risques. La Nouvelle-Zélande, peu touchée, devrait en être l’hôte. « L’accord et l’approbation de ce calendrier constituent une étape importante dans le soutien à nos fédérations pour les aider à atténuer l’impact financier et à optimiser la reprise du rugby après la pandémie, de manière équitable », a expliqué le président de World Rugby, Bill Beaumont. Le hic ? C’est qu’il a fallu modifier l’article 9 pour faire passer de trois à six semaines la durée de la mise à disposition des internationaux, contre l’avis de la Ligue Nationale de Rugby et de son homologue anglaise. La LNR, pour trouver un compromis, avait considéré faire un gros effort en acceptant de disputer cinq rencontres. Mais la FFR tient à ses six rendez-vous…
GALTHIÉ ENGAGE LE BRAS DE FER
La FFR s’est réfugiée derrière la décision du patron mondial et le bras de fer est engagé entre les deux institutions, d’autant que le sélectionneur Fabien Galthié a jeté de l’huile sur le feu mercredi, dans une interview à Sud Ouest : « On a arrêté le Tournoi des 6 Nations après quatre journées. On n’a pas fait de tournée en Argentine, c’est-à-dire trois semaines d’entraînement et deux tests. On ne fera pas de rassemblement au mois d’août alors que c’était prévu dans la convention. World Rugby nous propose six matchs à jouer. Cela nous amènerait à un total de dix matchs. C’est ce qui était prévu sur la feuille de route de l’équipe de France. » Surtout, alors que pouvait se profiler un arrangement consistant à limiter le nombre de matchs à cinq par joueur, Galthié s’y est dit opposé : « Moins l’équipe de France procédera à des turnovers, plus l’équipe de France sera performante. On a « capé » 29 joueurs sur quatre matchs. Le mot « tourner » ne convient pas à l’équipe nationale. […] La sélection, elle a une valeur. On ne la donne pas à celui qui est numéro 3, numéro 4 au poste parce qu’il faut faire tourner. Quand on prend un joueur, il est numéro 1 au poste à l’instant T. » ■