FRONT COMMUN DES ENTRAÎNEURS
APRÈS S’ÊTRE RAPPROCHÉS DURANT LA CRISE DU COVID, LES MANAGERS DE CLUBS VEULENT PARLER D’UNE SEULE ET MÊME VOIX DANS LE CONTEXTE ACTUEL.
Ce fut une des nouveautés, voire une vertu, de la crise traversée par le rugby français ces derniers mois, laquelle a accouché de l’arrêt des compétitions pour l’exercice 2019-2020. Dès le début du confinement, les managers ou entraîneurs principaux se sont rapprochés, jusqu’à mutualiser leurs conversations par le biais d’un groupe WhatsApp, et vite consacrer leurs jeudis après-midi à des visioconférences au cours desquelles des intervenants extérieurs prestigieux, tels Joe Schmidt ou Claude Onesta, sont venus participer et apporter leur vécu. « Il y a simplement eu à ce moment-là une volonté commune de partager, d’échanger, expliquait le manager de Lyon Pierre Mignoni dans ces colonnes fin juin. [...] On a centré nos échanges sur nos domaines de compétence et tout cela s’est avéré super enrichissant. » Au-delà de se nourrir des expériences des uns et des autres, cette initiative a aussi permis aux techniciens de resserrer les liens. Logiquement, et fatalement, le dialogue s’était fait moins intense depuis la reprise des entraînements, même si la plupart des intéressés ont conservé des contacts plus ou moins réguliers entre eux, selon les affinités.
AZÉMA, LE PREMIER À DÉGAINER
Voilà donc que la sortie médiatique de Fabien Galthié a au eu le don de mettre à l’épreuvé la solidarité affichée par la plupart des entraîneurs durant le confinement. En l’occurrence, celleci perdure. En effet, face à ce que les clubs considèrent comme « un passage en force » de la part de la Fédération et face au manque de souplesse du sélectionneur quand il dit vouloir compter sur les meilleurs joueurs pour les six matchs octroyés par World Rugby à l’automne, les Travers, Mola, Mignoni, Azéma, Collazo et consorts - considérant qu’ils avaient déjà fait de nombreux gestes en direction du XV de France, notamment en acceptant de libérer 42 joueurs - sont montés, à plus ou moins grande échelle selon les cas, au créneau pour dresser un front commun et réclamer de la réciprocité dans les efforts. De ce que l’on sait, la majorité des autres coachs, ceux qui ne comptent pas ou peu de sélectionnés, leur ont d’ailleurs fait savoir qu’ils les soutenaient. Si d’autres vont suivre, comme Travers ci-contre, Azéma, moins touché par l’absence d’internationaux depuis le Tournoi 2020, fut ainsi le premier à dégainer dans Midi Olympique lundi : « Les clubs sont solidaires et sont prêts à l’affrontement. Nous devons faire entendre notre voix. » Une seule et même voix sur ce sujet, dans la lignée du confinement. ■