APPEL À LA RESPONSABILISATION DES JOUEURS
FACE À LA RECRUDESCENCE DES CAS À LA COVID-19 ET NOTAMMENT PARMI LES RUGBYMEN, LA LIGUE NATIONALE DE RUGBY EN APPELLE AU BON SENS DES CLUBS ET DES JOUEURS. DANS LE CAS CONTRAIRE, LES CLUBS POURRAIENT ÊTRE SANCTIONNÉS…
Les jours passent, l’inquiétude grandit. Le Stade français placé à l’isolement, Montpellier contraint d’annuler son premier match amical en « interne » et sa soirée de lancement, les mauvaises nouvelles s’accumulent dans le monde du rugby. Et plane de nouveau le spectre d’une reprise des compétitions compromise. Tous les clubs, sans exception, sont donc en alerte. Le Stade toulousain, en stage à Font-Romeu, a décidé de tester ses joueurs et membres du staff toutes les 72 heures, le MHR le fera également trois fois par semaine. « Notre responsabilité, surtout sur les trois semaines qui nous séparent de la reprise du championnat, est d’être en éveil total pour ne pas se mettre en danger, a déclaré mercredi Franck Azéma dans les colonnes de La Montagne. Joueurs, staff, il faut être très vigilant, à l’intérieur comme à l’extérieur du club. »
Justement, parlons-en du comportement des joueurs en dehors du protocole au sein des structures du club. Samedi dernier, alors que les managers de club professionnels étaient réunis avec les dirigeants de la LNR en visioconférence avec le souci d’obtenir un assouplissement du protocole afin de ne pas revenir à la phase 2 (entraînement en petits groupes) dès qu’un joueur se trouve positif à la Covid – un sujet vite balayé par Paul Goze – il a surtout été question de rappeler aux clubs l’importance pour leurs joueurs d’avoir un comportement exemplaire. Les nombreuses photos postées sur les réseaux sociaux par les joueurs eux-mêmes, quels que soient les clubs, les montrant profiter, entourés d’amis, des quelques jours de repos dans des lieux touristiques, aussi bien sur des terrasses de café ou au sein d’établissement de type bar de plage, avant de passer aux premières rencontres amicales programmées ce week-end, a fait bondir les responsables de la LNR. À juste titre. « Nous avons fait un rappel à tous les clubs afin de resserrer les boulons, a déclaré Bernard Dusfour, le président de la commission médicale de la LNR dans les colonnes de L’Équipe. Ils doivent presque évoluer en autarcie […] Il faut éviter les contacts avec le monde extérieur afin d’éviter la dissémination de l’épidémie à l’intérieur du groupe. » En clair, les joueurs doivent aussi prendre leurs responsabilités sous peine de ruiner l’ensemble d’un écosystème.
VERS DES SANCTIONS SPORTIVES ET FINANCIÈRES POUR CEUX QUI SORTENT DU CADRE ?
Lors du dernier comité directeur de la Ligue, les dirigeants avaient déjà voté l’intégration d’un nouvel article (749) dans les règlements généraux. Que dit-il ? « Dans le cadre du protocole médical de reprise post-Covid 19, chaque club de Top 14 et de Pro D2 doit organiser, en lien avec son laboratoire de biologie médicale, des tests virologiques hebdomadaires pour tous les joueurs évoluant avec le groupe professionnel et membre du staff entrant en interactions avec lesdits joueurs. Afin de contrôler la réalisation effective de ces tests virologiques, les clubs professionnels ont l’obligation de transmettre à la LNR, au moins une fois par semaine, une attestation de son laboratoire de biologie médicale dans laquelle celui-ci certifie avoir réalisé lesdits tests sur l’ensemble des effectifs soumis au protocole médical de reprise post-covid 19 (notamment joueurs et encadrement technique). En cas de non-respect de cette obligation, le club est susceptible de faire l’objet d’une sanction. » En début de semaine, la presse anglaise a d’ailleurs révélé que la Premiership réfléchissait à pénaliser les clubs frappés par la Covid-19 qui ne seraient pas en mesure de disputer une rencontre. Mercredi, le directeur de Sale, Steve
Diamonda a révélé que les clubs qui ne pourront pas aligner une équipe en raison de cas de Covid19 dans leur effectif se verront infliger une défaite automatique 20 à 0. La LNR réfléchit elle aussi a des sanctions envers les clubs. Mais pas seulement. Les joueurs sont eux aussi évidemment dans l’oeil du cyclone en raison de comportements jugés « non responsables ». Diverses hypothèses sont à l’étude : suspension, prime d’éthique amputée… Toutefois, cette question relève aussi de la liberté individuelle des joueurs en dehors de leur lieu de travail. La question juridique se posera forcément. Mais la LNR compte évidemment sur la responsabilisation de chacun… ■