Midi Olympique

MAJORAL, FLANKER BIO

FIDÈLE À SA TRADITION, MIDI OLYMPIQUE VIT AVEC SON TEMPS. LA PRISE DE CONSCIENCE ÉCOLOGIQUE N’ÉCHAPPE HEUREUSEME­NT PAS AU RUGBY. « MIDOL VERT » S’ENGAGE ET VOUS PROPOSERA DÉSORMAIS CHAQUE VENDREDI UNE IMMERSION AUPRÈS DE CEUX QUI AGISSENT POUR PROTÉGER L

- Par Jérôme PRÉVOT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Gérard Majoral a passé douze saisons à l’Usap, dans les années 90, quand il formait un duo d’avantailes redouté avec Marc Lièvremont. Il était un leader porteur très identifié des valeurs du terroir. Il a connu l’ivresse d’une soirée de finale en 1998, même s’il ne l’a pas gagnée. C’était un an avant sa retraite en 1999. Les crampons rangés, il s’est concentré sur son métier d’agriculteu­r qu’il exerçait déjà en parallèle durant sa carrière. Il cultive des pêches, des abricots et des légumes. « J’ai repris l’exploitati­on créée par mon père à Thuir. Lui aussi a connu une belle carrière rugbystiqu­e. Concernant l’exploitati­on, nous avons décidé de passer au bio depuis six ans. Ceci correspond clairement à une attente sociétale, j’ai fondé cette exploitati­on bio sur un ilôt foncier séparé dans l’idée que mes enfants le développer­ait, tout en jouant eux aussi au rugby. Mais j’ai conservé mon exploitati­on convention­nelle en parallèle pour des raisons d’équilibre de gestion. »

UN INVESTISSE­MENT RISQUÉ

Sur ses 65 hectares, vingt sont biologique­s. Il s’agissait d’un vrai pari : « Car nous ne sommes pas sur des cultures annuelles, mais des cultures pérennes. Quand on plante un pêcher, il ne produit qu’au bout de quatre ans et avec des volumes réduits. » Les investisse­ments ne sont donc pas sans risque sur le plan économique. Il faut par exemple dépenser 20 à 30 000 euros avant de commencer à gagner de l’argent avec des pêchers biologique­s. Si tout va bien, évidémment, car Gérard Majoral précise bien qu’il fait un « métier sans toit, et sans devis. » Il doit donc composer avec les aléas climatique­s et économique­s. La météo et la conjonctur­e ne sont pas toujours de son côté. Les attaques de la concurrenc­e française et étrangère peuvent réserver quelques coups de poignard. Le moral et le porte-monnaie des ménagères peuvent aussi déboucher sur des coups de Jarnac. C’est la cruauté du destin d’un cultivateu­r. « Les années se suivent et ne se ressemblen­t pas. »

MENEUR À VIE

Mais le marché du bio croît peu à peu. Il représente dix pour cent de la consommati­on française et tout bien pesé Gérard Majoral ne se plaint pas. « En plus, nous produisons toute l’année puisque je ne fais pas que de l’arboricult­ure, mais aussi du maraîchage bio, ce qui nous permet d’éviter les problèmes de rentrées d’argent et de trésorerie. » Sa production biologique se diffuse via les réseaux spécialisé­s, La Vie Claire, Biocop mais les grandes surfaces s’y mettent de plus en plus. Au quotidien, le travail d’une exploitati­on bio est plus exigeant que le convention­nel : « Le travail du sol est mécanique et non pas chimique. Ça demande plus d’efforts que le convention­nel, même si c’est dur à quantifier. » Le rendement est plus faible : « Cinquante pour cent en moins environ. » Mais, tout est là, Gérard Majoral conclut « Ce marché se comporte bien. » Joueur, Gérard Majoral était un vrai meneur, il est toujours président des anciens de l’USAP et président d’une associatio­n de producteur­s bio. Se mettre en avant et prendre des risques ne lui a jamais fait peur, aujourd’hui encore. ■

 ??  ??
 ?? Photos DDM et l’Indépendan­t. ?? Gérard Majoral, ancien flanker de l’USAP, célèbre pour son associatio­n avec Marc Liévremont, est devenu agriculteu­r en partie bio. Le voilà sur son tracteur et au milieu de ses salades.
Photos DDM et l’Indépendan­t. Gérard Majoral, ancien flanker de l’USAP, célèbre pour son associatio­n avec Marc Liévremont, est devenu agriculteu­r en partie bio. Le voilà sur son tracteur et au milieu de ses salades.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France