L’Angleterre termine son championnat
Et à la fin, ce sont les Crusaders qui gagnent. Sur un match comme sur la saison. Il ne manquait plus qu’une victoire à domicile face aux Highlanders aux hommes du manager Scott Robertson pour remporter leur quatrième titre d’affilée, et ce une journée avant la fin du Super Rugby Aotearoa. Longtemps, on a cru à l’exploit des coéquipiers d’Aaron Smith, qui ont mené au score jusqu’à la 64e minute grâce à des essais du flanker Frizzell, de l’ailier Nareki et du centre Collins. Mais un essai de George Bridge à moins d’un quart d’heure du terme renversa la tendance. Et dix minutes plus tard, le centre Ennor marqua un autre essai pour enterrer définitivement les espoirs de victoire des Highlanders, ainsi que ceux des Auckland Blues qui, tous postés devant leur télé, espéraient pouvoir disputer une finale ce weekend contre les Crusaders chez eux, à l’Eden Park.
ROBERTSON
ENTRE DANS L’HISTOIRE
Même si le championnat a été largement perturbé avec cette formule de Super Rugby Aotearoa improvisée, ce titre est pourtant bien révélateur de l’hégémonie qu’exercent les Crusaders dans leur pays et plus globalement dans l’hémisphère Sud. D’abord, il faut souligner que leur manager, Scott
Robertson, devient le premier entraîneur du Super Rugby à décrocher quatre titres d’affilée. Ce faisant, l’ancien troisième ligne de l’Usap cloue ainsi le bec aux derniers détracteurs qu’il lui restait. Car beaucoup prédisaient l’enfer aux Crusaders avant le lancement de ce championnat domestique. Et pour cause : l’effectif de Christchurch a perdu plus de 1 000 sélections avec les départs cumulés de ses cadres comme Read, Todd, Franks, Crotty, Taufua, Dagg pour ne citer qu’eux. Rappelons aussi que les Crusaders ont survolé ce Super Rugby Aotearoa sans Scott Barrett, blessé au pied ainsi que l’excellent trois-quarts David Havili, touché une bonne partie de la saison. Bref, ce groupe et cet entraîneur sont décidément pleins de ressources. À l’issue du match, le manager le plus « cool » de la planète s’est toutefois refusé à exécuter son traditionnel breakdance : interrogé sur le sujet, Robertson s’est dit inquiet de son pilier droit Oli Jager, transféré à l’hôpital et déjà tourné vers le dernier match de la saison, contre les Blues à l’Eden Park. Il s’est contenté de poser avec son capitaine Codie Taylor portant le beau trophée maori, un « patu » (masse d’arme en pierre de jade généralement porté par les chefs de tribus), et ouvrant quatre doigts de sa main pour rappeler la série en cours de son équipe. Il reste un an de contrat à Robertson. Et l’on parierait qu’il a déjà envie de passer la cinquième… ■