Midi Olympique

« À partir du 30 août, on ne sait pas ce qui va se passer »

JEAN BAPTISTE ALDIGÉ - Président de Biarritz IL EXPLIQUE COMMENT VA SE DÉROULER LA RENCONTRE ENTRE LE BO ET L’UBB, SELON LE PROTOCOLE MIS EN PLACE PAR LA LNR, POUR LE GRAND RETOUR DU RUGBY PROFESSION­NEL.

- Propos recueillis par Pablo ORDAS

Biarritz-UBB sera donc un des premiers matchs de rugby profession­nel, depuis cinq mois…

Oui, ce sera le premier. Nous avons voulu que tout le monde puisse avoir accès à ce match, qui peut être une fête du retour du rugby pro. Nous avons vendu les droits télévisés de cette rencontre à France 3, pour que tout le monde puisse revoir du rugby en France.

Le virus circule toujours. Quelles mesures ont été prises pour que ce match puisse avoir lieu ?

Nous avons suivi le protocole de la Ligue depuis juin. Il n’est propre qu’à la Ligue Nationale de Rugby. Il a été inventé par la LNR, les docteurs Dusfour et Blanchard. Aujourd’hui, nous avons un système propre au rugby, qui n’est pas le même dans d’autres sports ou ailleurs. Il n’est pas le fruit d’une directive gouverneme­ntale. Il y a eu le fameux processus avec les stades 1, 2, 3… En revanche, à partir du 30 août, on ne sait pas ce qui va se passer. Ce même docteur Dusfour nous dit, qu’après cette date, il ne sait pas non plus. Depuis le 1er juin, il avait l’air de savoir, comme il a mis en place tout ce processus. Nous aimerions bien qu’il nous donne des réponses, sur ce qu’il compte faire de nous, après le 1er septembre.

Avez-vous prévu d’augmenter les actions de communicat­ion quant au respect des gestes barrières, notamment sur l’avant-match ?

« Cette campagne de communicat­ion, c’est de la stigmatisa­tion. On ouvre un parapluie avant qu’il pleuve »

Nous l’avons déjà fait et nous le referons. On s’aperçoit que le système mis en place au niveau du rugby a des limites. Vu qu’on ne sait pas ce qui se passera après, on organise la transition du système « juin-juillet-août » vers septembre en disant « on va responsabi­liser les joueurs et leur mettre toute

la responsabi­lité dessus ». Ces mêmes joueurs sont des citoyens comme les autres, ils ont vécu le Covid comme tout le monde et ils n’ont pas attendu que le docteur Dusfour explique qu’il faut respecter les gestes barrières. Cette campagne de communicat­ion, c’est de la stigmatisa­tion. On ouvre un parapluie avant qu’il pleuve, en se disant « on vous a dit de faire des gestes barrières, donc si à la fin ça ne se passe pas bien, ça ne

sera pas notre faute. » Je repose la question : est-ce que les protocoles mis en place étaient vraiment ceux qu’il fallait mettre en place ? Si c’est avoir fait tout ça pour, à la fin, dire que

« si ça ne se passe pas bien, ce sera à cause des joueurs qui

n’ont pas respecté les préconisat­ions », c’est dommage.

Vendredi, y aura t-il des masques en libre-service à l’entrée du stade ?

Nous avons été très généreux en distribuan­t 5 000 masques à nos supporters pendant la pandémie. Tout ça a un coût. Nous n’allons pas distribuer des masques gratuiteme­nt, nous n’avons pas beaucoup d’argent. On nous demande déjà de tester les joueurs, toutes les semaines, alors qu’entre deux tests, ils peuvent se révéler positifs. Ceci coûte déjà beaucoup au club et nous n’avons pas d’aides financière­s. Les masques ? Il y en aura en vente à la boutique, à prix coûtant bien entendu.

Les gens devront-ils être masqués pour venir au stade ?

Ils font ce qu’ils veulent. Il n’y a aucune loi qui dit que les gens doivent être masqués à Aguiléra. Aujourd’hui, la mairie de Biarritz a mis en place un processus d’obligation du port du masque dans certains endroits de la ville mais pas au stade. Nous allons encourager les gens à le mettre mais ça ne peut pas être une obligation. La loi ne nous le permet pas.

Comment sera disposé le public ?

Nous n’avons rien inventé, nous allons respecter le protocole des recommanda­tions de la LNR. Il y aura une distanciat­ion de sièges entre les groupes qui n’ont pas réservé ensemble, jusqu’à dix personnes.

Biarritz reçoit trois matchs amicaux, en période estivale où les vacanciers sont nombreux sur la Côte basque. Quel est l’impact financier de cette jauge à 5 000 personnes dans le stade ?

Nous aurions pu faire 5 000 personnes de plus mais nous n’avons pas à nous plaindre sur ça ni à en discuter. C’est une norme de l’État, elle se reçoit, s’enregistre et se met en place.

Depuis deux ans, vous avez réaménagé Aguiléra pour que les supporters s’y retrouvent avant les matchs. Ce programme est-il toujours d’actualité avec les normes en vigueur

?

Oui mais nous avons mis en place toutes les mesures d’hygiène nécessaire­s, comme si les gens allaient consommer dans un bar ou un café, en ville, avec les places assises, les masques...

Les buvettes dans la tribune seront-elles ouvertes ?

Non, pas pour les matchs amicaux. Pour le championna­t, sans doute qu’on les ouvrira. Il faut que les gens puissent consommer dans des places assises et nous sommes le plus grand bar de la ville, puisque nous en avons 12 000…

Comment seront organisés les vestiaires ?

Nous avons reçu une recommanda­tion de la Ligue sur la circulatio­n des gens et l’organisati­on, donc on l’applique. Que ditelle ? Beaucoup de choses. Par exemple, il ne faut pas de ramasseurs de balles.

Les joueurs auront-ils l’autorisati­on de croiser les supporters après le match ?

On essaye, au maximum, de créer un parcours pour qu’il y ait le moins de contact. Après, je n’ai pas le droit de dire à mes joueurs de ne pas parler aux gens. On leur recommande, une fois le match fini, de directemen­t rentrer chez eux. Mais bon, si on commence à leur dire qu’il ne faut parler à personne, ils ne pourront plus aller acheter le pain le matin.

Y aura-t-il une réception ?

Oui, pour les joueurs qui ont joué, entre eux, dans une salle à part. Le résumé de tout ça est qu’il va falloir apprendre à vivre avec, au mieux, puisque personne n’a de solution. ■

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