Midi Olympique

AU NOM DU JEU

- Par Pierrick ILIC-RUFFINATTI

SI SUR LE PLAN RUGBYSTIQU­E TOUT N’A PAS ÉTÉ PARFAIT, L’ESSENTIEL ÉTAIT BIEN AILLEURS VENDREDI SOIR À ANDRÉ-VÉRAN : APRÈS PLUS DE CINQ MOIS SANS RENCONTRE, GRENOBLOIS ET TOULONNAIS ONT PU CROISER LE FER ET LE RUGBY A (ENFIN) REPRIS SES DROITS, AU COURS D’UNE RENCONTRE BIEN PLUS PLAISANTE QUE BROUILLONN­E.

On pourrait bien vous conter le match, vous dire que les Toulonnais ont démarré tambour battant pour finalement inscrire six essais, quand les Grenoblois ont fait plus que tenir tête au RCT avant d’encaisser un essai égalisateu­r à trois minutes du terme de la rencontre. Ou même s’amuser à vous faire un état des lieux sur l’excellente forme de la mêlée toulonnais­e ou les promesses du jeu de mouvement grenoblois. Mais sincèremen­t : cela rimerait-il à quelque chose, alors que les deux équipes n’avaient plus disputé la moindre minute de « vrai rugby » depuis cinq mois et que plus de 75 joueurs furent testés durant les trois fois trente minutes de jeu ? Alors focalisons nous davantage sur le fond de l’événement : vendredi, sous l’étouffante chaleur de la cité hyéroise, le rugby à retrouvé ses droits ! À 18h30 pétante ? Et même à 18h29, les joueurs n’ayant réussi à patienter une minute supplément­aire après avoir été sevrés de rugby cinq mois durant. Sur la pelouse, il y eut du jeu, beaucoup et parfois à tort, car Isérois comme Varois n’ont jamais hésité à relancer, à tenter des coups pour prouver à qui pouvait bien en douter de leur enthousias­me à l’idée de retrouver (enfin) les terrains. Vous dites ouf de soulagemen­t ? Aucun des acteurs ne vous contredira, bien conscients que la notion de plaisir était bien la priorité, en ce vendredi 14 août. « C’était notre première opposition à balles réelles depuis plus de cinq mois, on voulait donc voir une reprise de contact, de l’enthousias­me, des joueurs qui avaient envie de courir, reconnaiss­ait en ce sens Patrice Collazo. Bien sûr, il y a eu du déchet, mais heureuseme­nt : on n’a pas joué depuis cinq mois. Puis au-delà de ça, j’ai vu des attitudes positives, notamment chez nos jeunes joueurs, et il y a beaucoup de motifs de satisfacti­on. »

« IL FALLAIT RELANCER LA MACHINE »

Alors même s’il y eut des maladresse­s de part et d’autres et quelques relances hasardeuse­s, qui en tiendra rigueur à des joueurs qui devaient réapprendr­e à appréhende­r mêlées, contacts, plaquages à intensité réelle et tout simplement l’excitation qui précède une si longue période d’abstinence ? « Objectivem­ent, nous avons réalisé un match très très moyen, mais ça fait du bien de retrouver le terrain, le groupe, de relancer la saison et de voir les attitudes sur un vrai match, poursuivai­t de son côté Baptiste Serin. C’était important de retrouver le rugby plus de cinq mois après l’avoir quitté. Sur le fond on pourra toujours s’améliorer, mais il fallait relancer la machine. » Du jeu, du plaisir, de la bonne humeur et même quelques échauffour­ées pour célébrer comme elle se devait cette tant attendue reprise du rugby. « Le stade n’était pas plein, pour d’évidentes raisons sanitaires, mais quel plaisir de voir un match de présaison, du monde et des supporters, même cachés derrière leurs marques. Ça sent le début de saison !», s’enthousias­mait Stéphane Glas. S’ils ont (sans la moindre surprise après une demi-année sans compétitio­n) du pain sur la planche, nul doute que Grenoblois comme Toulonnais sauront voir le verre à moitié plein, eux qui ont enfin pu renouer avec leur passion, et retrouver ce qui fait l’essence même de leur métier : jouer au rugby. ■

Newspapers in French

Newspapers from France