Midi Olympique

UN RÉVEIL DOULOUREUX

BAYONNE MÊME EN SUPÉRIORIT­É NUMÉRIQUE PENDANT UNE HEURE, LES BAYONNAIS ONT ÉTÉ DÉPASSÉS, LA FAUTE À UN MANQUE D’ENGAGEMENT.

- N. A.

Acinq mois sans avoir disputé un match de rugby, les joueurs bayonnais devaient s’attendre à avoir mal aux jambes au moment de quitter Lourdes. Ils avaient surtout très mal à la tête face à la supériorit­é de la Section paloise, qui a joué une heure à quatorze sans que cela ne se soit perceptibl­e. Symbole de la supériorit­é béarnaise, la mêlée bayonnaise de cesser de reculer malgré l’absence d’un deuxième ligne dans le camp palois. Le constat était donc rapide pour Yannick Bru au moment de prendre le bus pour rentrer à Bayonne : « Ça fait du bien de retrouver la compétitio­n mais nous avons vu sur la première mi-temps que l’engagement c’était un lointain souvenir. Nous étions dépassés dans l’intensité, je pense que c’était un problème mental : on l’a vu sur toutes les collisions, toutes les zones de rucks, dans l’affronteme­nt en mêlées fermées, où nous avons été en difficulté. J’ai envie de dire que, heureuseme­nt pour nous, la Section a joué à quatorze car elle nous a surclassé. En deuxième mi-temps, on a vu un autre état d’esprit, un peu plus déterminé, un peu plus respectueu­se des bases sur l’engagement physique. C’était un plus intéressan­t. Mais c’était un retour à l’affronteme­nt, un retour à la dure réalité d’un sport de combat comme le rugby. »

CONDAMNÉS À DÉFENDRE

Bayonne a surtout défendu, laissant de multiples opportunit­és à leurs adversaire­s qui ont copieuseme­nt occupés le terrain, donnant la sensation d’un match à sens unique tant les Bayonnais n’avaient pas les clés pour inverser la pression. Il était difficile de faire mieux dans ces conditions selon Yannick Bru : « Nous n’avons pas eu d’opportunit­és pour nous dégager proprement. Nous étions privés de ballons. Nous n’avons fait que défendre, et les rares fois où nous avons tapé dans le ballon, c’était en urgence et cela nous a exposé à des contres-attaques. On a été sous pression toute la première mi-temps dans la dimension physique et dans la dimension mentale. Les Palois ont été bien meilleurs que nous. On marque un essai à deux passes sur un beau lancement de jeu mais hormis ça on n’a jamais su garder le ballon. C’est vraiment une première mi-temps très décevante sur le plan de l’engagement. Nos carences viennent de là. On n’a jamais réussi à tenir le ballon sur plus de cinq temps de jeu hormis en fin de match. On a besoin de travailler sur notre engagement, sur notre mental et sur notre conservati­on qui a été trop faible pour exister. En deuxième période, on a commencé à voir une équipe qui se révoltait, en répondant sur les collisions, en contestant des ballons dans les rucks et comme par hasard on a été un petit peu mieux. » Ce retour au terrain était finalement loin des attentes mais il n’est pas dénué d’enseigneme­nts pour aborder la dernière ligne de la préparatio­n. « C’est le réveil qui a sonné ! Attention, cela faisait quand même cinq mois que l’on n’avait pas joué au rugby. Je suis content que ces défaillanc­es arrivent très tôt, cela nous permet de nous programmer différemme­nt pour la suite. On a beaucoup travaillé physiqueme­nt et la fatigue peut-être une raison. C’était un match de reprise, un match amical, on va travailler dessus mais il faudra rapidement l’oublier car nous n’étions pas au niveau aujourd’hui. Nous avons encore trois semaines de travail pour être prêts. » Une absence sur le plan de l’engagement que certains managers redoutaien­t après une telle coupure. Il va falloir maintenant retrouver le goût du combat. ■

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