L’imbroglio autour d’un cas de dopage
C’EST PAR LE BIAIS D’UN COMMUNIQUÉ PUBLIÉ MERCREDI QUE LE CLUB DE VALENCE-ROMANS A ANNONCÉ LA MISE À PIED DE SON JOUEUR ROMAIN SOUQUET, SUSPENDU POUR DOPAGE PAR L’AFLD DEPUIS… OCTOBRE 2019 ! UNE SITUATION D’AUTANT PLUS UBUESQUE QUE DANS L’INTERVALLE, LEDIT JOUEUR A DISPUTÉ PAS MOINS DE CINQ RENCONTRES OFFICIELLES AVEC SON CLUB, FAUTE DE COMMUNICATION ENTRE LES INSTANCES…
C’est par le biais d’un communiqué de presse, publié mercredi, que le club de ValenceRomans a annoncé la mise à pied à titre conservatoire de son troisième ligne Romain Souquet. Rien de bien original jusqu’ici… Reste que le motif de la mise à pied en luimême n’était pas banal, le club annonçant avoir reçu le 4 août un refus de ré-affiliation de son joueur pour la saison 2020-2021, en raison d’une sanction prononcée à l’encontre du joueur par l’AFLD… pour un contrôle antidopage qui remonte au 23 mars 2019 ! « Quand on reçu le courrier refusant la ré-affiliation de Romain Souquet, on était ahuri, abasourdi, on pensait même à une blague, souffle le président du club Laurent Beaugiraud. Ce n’est qu’en voyant le document joint de l’AFLD qu’on a compris que ça n’en était pas une… » Gros retard à l’allumage, nous direz-vous ? Pas même, puisque la sanction prononcée à l’encontre de Romain Souquet l’avait en réalité été quelques mois plus tard, suspendant le joueur pour une durée de deux ans, du 25 octobre 2019 au 25 octobre 2021… Et cela, sans que le club soit au courant, ce dernier ne se voyant mis devant le fait accompli qu’au moment du refus d’affiliation par la FFR… « La procédure actuelle, c’est que l’AFLD n’est en relation qu’avec la Fédération et le joueur, pas avec son employeur, explique Beaugiraud. En cas de contrôle positif et de suspension, c’est la FFR qui prévient la LNR, avant que cette dernière se mette en relation avec le club. Le problème dans ce cas de figure est que Romain Souquet, qui évolue depuis six ans au club et en qui on a toute confiance, nous assure qu’il n’aurait [sic] rien reçu de la part de l’AFLD. Et que manifestement, il y a eu aussi un dysfonctionnement dans la communication entre l’AFLD et la FFR. Si bien qu’on n’était au courant de rien... »
CINQ MATCHS JOUÉS PENDANT LA SUSPENSION
Voilà comment Romain Souquet a été aligné à cinq reprises par son club (pour autant de titularisations) malgré sa suspension, jusqu’à la fin brutale de la saison. De quoi craindre une quelconque sanction pour le VRDR, même si la bonne foi des Drômois ne saurait manifestement être remise en cause ? « Non, car la FFR et la LNR nous ont bien assuré que le club ne risquait rien, souligne Laurent Beaugiraud. Mais on met le doigt là sur un gros dysfonctionnement car j’ai envie de dire que le vrai lésé dans cette histoire, c’est nous. Je me retrouve à trois semaines de la reprise privé d’un numéro 8, Jiff de surcroît. Je dois lui trouver un remplaçant, mais je vais le trouver où ? Et si oui, sous quel statut ? Je crois qu’on ne mesure pas bien la portée du problème. Imaginez seulement qu’il y ait eu des descentes l’an dernier, et que le VRDR ait réussi à se sauver ? Tous nos concurrents auraient pu porter plainte contre nous ! Cette histoire, c’est juste un truc de fou. »
L’AFLD RÉPLIQUE
Qui ne vient que souligner un peu plus le manque de communication et d’efficacité entre les instances, et devrait à coup sûr voir dans les prochains jours une belle partie de ping-pong médiatique… Laquelle avait d’ailleurs dentamée par un communiqué de la FFR réclamant « une meilleure communication entre la FFR et l’AFLD », cette dernière répliquant mercredi soir en défendant sa cause. Dénonçant de « fausses informations », l’AFLD précisait ainsi que « les décisions de la commission des sanctions de l’AFLD sont systématiquement notifiées au sportif, à la fédération nationale et à la fédération internationale concernées, à l’Agence mondiale antidopage, au ministère chargé des sports et, le cas échéant, à l’organisation nationale antidopage étrangère dont relèverait le joueur à raison de sa nationalité. » De quoi renvoyer la balle de la faute au joueur, mais surtout à la FFR qui ne devrait pas, à son tour, tarder de répliquer... ■