Midi Olympique

« Difficile d’être prêts le 5 septembre »

THOMAS LOMBARD - Directeur général du stade français

- Propos recueillis par Pierre-Laurent GOU pierre-laurent.gou@midi-olympique.fr

Le communiqué publié mercredi en fin d’après-midi annonçant l’annulation de votre match amical face au RCT, a plus inquiété que rassuré sur l’état sanitaire du groupe de vos joueurs. Quelle est la situation ?

Nous avons choisi de communique­r, de jouer la transparen­ce, car beaucoup d’infos sortaient de manière désordonné­e sur la situation sanitaire du club. Le message se veut clair. Même si, en l’état, la santé de nos joueurs est sous contrôle, que les lésions dont sont victimes les joueurs ne nécessiten­t aucune hospitalis­ation, que les joueurs concernés ne sont plus contagieux, cela nécessite pour eux une nouvelle période de repos qui viendra s’ajouter à celle observée actuelleme­nt. On ne veut prendre aucun risque.

Que savez-vous du scénario de la contaminat­ion de votre groupe et fallait-il effectuer le stage à Nice ?

Ce qui apparaît aujourd’hui certain, c’est que cette contaminat­ion est antérieure au stage. Nous sommes partis à Nice le 29 juillet. Deux jours avant, le lundi 27 pour être précis, 100 % du groupe de joueurs et du staff ont été testés et les résultats étaient tous négatifs. L’hypothèse la plus probable est qu’un ou plusieurs joueurs ont été infectés, le samedi ou le dimanche précédent. Or, en raison du temps de latence inhérent à l’infection de ce virus, il(s) ne pouvait pas être détecté lors du test et que celui-ci s’est propagé au sein du groupe durant le stage. Et c’est lors du test hebdomadai­re suivant que l’on a commencé à avoir des joueurs positifs aux tests. Ne pas aller à Nice n’aurait rien changé.

Le Stade français a-t-il pris tout de suite conscience de la situation et une attitude adaptée ?

Nous avons immédiatem­ent alerté l’ARS, dès la connaissan­ce des premiers cas positifs. À l’issue de notre stage, les joueurs devaient, dans tous les cas, observer quatre jours de repos. Dès les premiers cas, positifs, nous avons demandé aux joueurs de rester chez eux, puis le lundi 10 août, nous avons testé, à nouveau, tout le monde.

Que s’est-il passé ensuite ?

Devant la dégradatio­n de la situation, nous avons pris des mesures plus draconienn­es, nous avons empêché toute réunion ayant pour cadre le club, confiné les joueurs chez eux, et communiqué au quotidien notre situation aux instances et notamment à la LNR.

Pensez-vous que le Stade français puisse jouer son match de reprise du Top 14, face à Bordeaux dans deux semaines ?

En l’état l’effectif dont nous disposons ne le permet pas. Il me paraît très difficile d’être prêts pour le 5 septembre car on ignore quand on récupèrera tout le monde. Le virus s’est propagé de manière très lente au sein du groupe. Du coup, on récupère les joueurs au compte-gouttes. Si on pouvait être testé chaque jour, certains pourraient reprendre l’entraîneme­nt. À ce jour, nous en avons une dizaine pas concernée par les lésions, qui peuvent rejoindre ceux qui ont toujours été négatifs. Ce lundi, on va à nouveau tester tout le monde, les indicateur­s devraient petit à petit passer au vert. Toutefois, le niveau de préparatio­n sera disparate puisque l’on peut dire que depuis le 5 août, nos entraîneme­nts à effectif complet se sont arrêtés. De plus, certains postes ont été plus touchés que d’autres. À ce jour, je n’ai pas un groupe capable de postuler pour tous les postes.

Pourquoi ne pas demander le report de votre premier match de Top 14 alors ?

Ce n’est pas à nous de prendre ce genre de décision. C’est la Ligue qui a annulé notre match amical prévu contre Toulon. Pour la suite, on attend et on s’occupe de la santé de nos joueurs. En l’état, nous n’avons pas joué un match de rugby depuis le 16 mars, nous ne pourrons pas respecter le protocole sportif qui prévoit une période de 12 semaines consécutiv­es d’entraîneme­nt. Nous venions juste de reprendre véritablem­ent la partie rugby lors de ceux-ci. Les jours qui viennent seront décisifs…

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