Midi Olympique

« Le championna­t est déjà faussé »

APRÈS L’ANNULATION DE L’OPPOSITION FACE À PERPIGNAN, LES AUDOIS VONT ENTAMER LA SAISON SANS AVOIR PU JOUER LE MOINDRE MATCH DE PRÉPARATIO­N.

- Propos recueillis par Léo COUFFIN

Quel est votre sentiment après l’annulation de ce dernier match amical face à l’Usap, qui devait se jouer ce mercredi ?

J’ai un sentiment de frustratio­n. Nous allons entamer une nouvelle saison en Pro D2 sans matchs depuis six mois pour la plupart de mes joueurs. C’est dangereux… En plus de cela, je n’ai aucun repère et eux non plus. Ce n’est pas représenta­tif d’une reprise normale. Je sais que la situation et le contexte sont compliqués mais je crois qu’aujourd’hui, il faudrait prendre une décision : soit on attaque la saison avec un virus qui circule toujours dans le pays, en isolant les cas, ou alors on attend encore trois mois pour voir l’évolution de la chose. On navigue entre deux eaux et, à mon sens, ce n’est pas sensé…

Carcassonn­e est donc, d’une certaine façon, dans le flou…

On n’a pas le choix. Espérons que cela n’atteindra pas l’intégrité physique des joueurs. J’espère qu’il n’y aura pas de conséquenc­e sur une reprise sans préparatio­n. Au-delà de ça, il y a une frustratio­n terrible pour les joueurs qui se mettent en condition depuis de nombreux mois. J’en appelle aux «instances» pour qu’elles prennent des décisions fortes. Je ne fais pas de notre cas une généralité, mais c’est valable pour d’autres équipes. Pour moi, le championna­t est déjà faussé. J’aimerais, au moins, que nous ayons un sentiment de sécurité. Si cette saison se joue comme ça, je pense qu’il serait plus raisonnabl­e de ne pas avoir de descente et de montée comme la saison passée. Au moins, nous n’aurons pas de pression si des joueurs sont impactés. On ne peut pas reporter toutes les rencontres.

Comment se prépare-t-on sans avoir joué de matchs ?

On se donne un rendez-vous, similaire à celui que l’on avait face à de vrais adversaire­s, mais en… faisant un match entre nous. La préparatio­n n’aura rien à voir avec celle qui était prévue. Les garçons se connaissen­t mais il n’y a pas le même investisse­ment. Ce n’est pas représenta­tif dans le combat et dans l’agressivit­é. Les mêlées ne seront pas jouées de la même manière, c’est un tout. Un match amical donne un sentiment de réalité; là, il n’y en a pas.

L’impatience de rejouer doit grandir chez les joueurs…

Depuis six mois, ils se préparent pour rejouer au rugby. Jusqu’à présent, ce que nous avons fait ne représenta­it pas notre sport, cela préparait ce que l’on souhaitait mettre en place sur un terrain. Le problème, puisqu’il n’y aura pas de match, c’est que nous aurons fait tout ça pour rien.

Comment les joueurs ont réagi à cette nouvelle ?

Je crois qu’ils commencent à être habitués. Je les avais prévenus, pour qu’ils ne s’enflamment pas. Et de toute manière, tant qu’il y a un laps de temps un peu long, il y a danger.

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