Midi Olympique

À droite, l’équation est majeure

LE DÉPART DE « BIG BEN » LAISSE TROIS JEUNES PILIERS AUX COMMANDES DU FLANC DROIT DE LA MÊLÉE. ONT-ILS LE COFFRE ? TRAVERS EN EST CONVAINCU.

- Par Marc DUZAN marc.duzan@midi-olympique.fr

Ben Tameifuna, parti à l’Union Bordeaux-Bègles à l’intersaiso­n, était depuis quatre ans la pierre angulaire de la mêlée francilien­ne et, en forme, incarnait l’un des meilleurs « droitiers » du championna­t de France. L’internatio­nal tonguien, doté d’un des plus gros salaires dans les Hauts-deSeine, avait aussi pour lui la capacité de mobiliser plusieurs défenseurs lorsqu’il était positionné en premier attaquant près des rucks, et ainsi offrir à Maxime Machenaud, Teddy Iribaren ou Finn Russell le temps nécessaire pour dégager leur camp et inverser la pression. Mais ? Les dirigeants francilien­s ont décidé de laisser partir « Big Ben », puisque c’est sous ce nom qu’on le connaît, rejoindre la Gironde au printemps et, depuis cette annonce, une question tourne en boucle dans le « 92 » : ont-ils fait une erreur ? En prenant le recul nécessaire pour analyser la problémati­que, on serait aujourd’hui enclin à répondre que non. De fait, Ben Tameifuna n’a rien épargné à ses anciens dirigeants, ces dernières années. Revenu méconnaiss­able de la dernière Coupe du monde au Japon (166 kg), l’ancien pilier des Chiefs avait ensuite mis deux mois à retrouver son poids de forme (145 kg) et, s’il avait alors réalisé de bonnes performanc­es sous le maillot ciel et blanc, il ne put toutefois faire oublier que ses débuts avec le club eurent seulement lieu à la onzième journée (!) et qu’il cumula en totalité 416 minutes de temps de jeu, tout autant qu’Ali Oz et à peine plus que Georges-Henri Colombe (320 minutes), le supposé quatrième choix dans la hiérarchie francilien­ne. C’est évidemment trop peu pour un joueur d’un tel calibre…

TRAVERS : « SEUL LE PRÉSENT M’INTÉRESSE… »

Tameifuna parti, un boulevard se présente aujourd’hui face à Cedate GomesSa (le premier choix),Ali Oz et GeorgeHenr­i Colombe. « J’ai une confiance énorme en ces joueurs-là, explique Laurent Travers, le directeur de rugby du Racing 92. Une chance se présente à eux, ils doivent la saisir et c’est la raison pour laquelle le club a souhaité les conserver. […] Moi, ce qui m’intéresse, c’est le présent. Le titre de juin 2016 (avec Ben Tameifuna) je m’en souviens mais ce que je souhaite, c’est surtout en avoir d’autres. » À Lyon, face à l’un des plus gros packs du championna­t, la mêlée francilien­ne passera quoi qu’il en soit un premier gros test.

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