Bien plus qu’un produit marketing
On aurait bien sûr pu évoquer Sébastien Bézy, dont les retrouvailles avec ses anciens coéquipiers toulousains seront forcément chargées en émotions (lire en page 8). Mais à vrai dire, c’est bien un autre joueur qui se situera au centre des attentions, à savoir Kotaro Matsushima. Parce que ce dernier, principale recrue de l’ASM, rêve ouvertement de devenir « le premier joueur japonais à marquer en Top 14 », ainsi qu’il nous l’a confié cet été. Mais surtout parce que Matsushima ne pourra que voir dans ses débuts peser une lourde charge symbolique, lui qui passa quelques mois avec les espoirs du Stade toulousain en 2011-2012, sans pour autant être repéré par le staff de Guy Novès. « Ça ne s’est pas très bien passé pour moi à
Toulouse, parce que je suis arrivé avec une petite blessure musculaire qui m’a tenu éloigné des terrains un bon moment, nous confiant Matsushima. Quand vous arrivez à 18 ans à un endroit dont vous ne parlez pas la langue et que vous ne jouez pas, c’est toujours compliqué… Je n’ai disputé qu’un match avec les espoirs avant de rentrer chez moi. C’était assez frustrant. » Une version très édulcorée de l’histoire, dont le Japonais a toutefois le bon goût de taire une réalité crue pas franchement flatteuse pour le club rouge et noir, dont le manque de lien entre la structure professionnelle et l’Association à l’époque avait été pointé du doigt. Reste que, dans un coin de son esprit, Matsushima comptera forcément faire payer la note à ce Stade toulousain qu’il quitta à l’anglaise après trois mois de frustration… Cela d’autant plus que le Japonais a dû digérer une autre mauvaise nouvelle cette semaine, à savoir la décision de sa Fédération de ne pas disputer le « Tournoi des 8 Nations » à l’automne, et voudra certainement évacuer sa déception sur le terrain.