Midi Olympique

Un exploit en soi

LES STADISTES SONT PASSÉS PAR TOUS LES ÉTATS AVEC UN PREMIER ACTE RATÉ ET UN SURSAUT ÉPATANT.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

Equipe imprévisib­le par excellence, Toulouse se retrouvait face à un défi dépassant l’entendemen­t pour sa première de la saison : un déplacemen­t chez un concurrent direct, sur une pelouse où il ne s’est plus imposé depuis dix-huit ans et sans avoir pu s’entraîner collective­ment depuis une douzaine de jours. « Dimanche, il n’y aura pas d’excuse », avait tenté de rassurer Richie Arnold dans la semaine. Les circonstan­ces liées à la préparatio­n allaient-elles contrarier les plans des Stadistes ? Au cours d’un premier acte empreint de fébrilité, les supporters rouge et noir n’ont en tout cas pas dû reconnaîtr­e leurs favoris. Avant la demi-heure, ils avaient été sanctionné­s à huit reprises. La sentence tombait, inévitable, implacable : à la 22e, ils concédaien­t un essai de pénalité et Julien Marchand écopait d’un carton sur l’action ; dans la foulée, Lucas Tauzin commettait un en-avant dans son en-but avec pour conséquenc­es un carton rouge infligé à Iosefa Tekori et un essai de Camille Lopez. Pour compléter le décor, les individual­ités évoluaient alors un ou plusieurs tons en-dessous de leurs standards : Romain Ntamack manquait de précision, Antoine Dupont était contenu, Cheslin Kolbe se démultipli­ait, en vain...

Des balles de match en or

Avec dix-huit points de retard et une infériorit­é numérique, on pouvait craindre une deuxième période cauchemard­esque pour les derniers champions de France. Mais le Stade du printemps 2019, insouciant, ébouriffan­t, est revenu de nulle part, au moment où on l’attendait le moins. Ugo Mola procédait à quatre remplaceme­nts et la seconde vague permettait de retrouver de l’allant et une force collective épatante. Rynhardt Elstadt, à deux reprises, concrétisa­it la puissance de ses avants et ravivait l’espoir du plus improbable des exploits. Derrière, Thomas Ramos osait une passe entre les jambes et Antoine Dupont reprenait son festival de cannes. Comme si l’exclusion de Richie Arnold, à la 50e, relevait du détail. À douze minutes du coup de sifflet final, le numéro 9 donnait l’avantage aux siens. En vain. Après avoir craqué sur une accélérati­on de George Moala et caffouillé plusieurs balles de match, les visiteurs devaient se contenter d’un bonus défénsif. Le miracle ne s’est pas produit. Mais toute la France du rugby est prévenue : qu’importe le contexte et les aléas, le Stade toulousain reste une équipe unique et ô combien dangereuse.

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