Midi Olympique

La rentrée du « presque champion »

- Par J. P.

Les Bordelais vont retrouver le terrain samedi face à Brive après un long tunnel de frustratio­n. Ils ne sont pas les seuls évidemment à avoir rongé leur frein, mais leur situation est vraiment particuliè­re. Ils étaient largement premiers au moment de l’arrêt de la saison, on peut supposer que la crise du Coronaviru­s les a privés de la première phase finale de leur histoire. S’en sont suivis toute une série de déclaratio­ns et de débats estivaux qui ont créé un climat d’irritation. Faut-il reprendre la saison ? Faut-il attribuer le titre ? S’est rajoutée l’affaire du report du match inaugural qui devait les opposer au Stade français. Les Bordelais ont eu l’impression d’être les dindons de la farce. Alors évidemment, les déclaratio­ns de Laurent Marti et celles de Christophe Urios ont été mal perçues par les autres clubs. Et dans le milieu du Top 14, on a entendu une petite musique marquée par un certain énervement vis-à-vis de l’UBB. Avec des propos glissés en off : « On verra si ça tombe sur eux, s’ils ont des cas positifs. On ne va pas les louper. » Le docteur Wild s’en est fait l’écho dans nos colonnes lundi dernier. Les Bordelais se savent donc très attendus. On l’a senti lors de la présentati­on officielle de la saison, Nans Ducuing : « Bien sûr, on sait désormais qu’on sera attendus par rapport à la saison dernière. Mais ça ne nous met pas plus de pression que ça. On espère réitérer une saison comme l’an dernier. On se sait capables de faire de belles choses. Continuons à rester centrés sur nous-mêmes, sans se mettre de pression supplément­aire. » Évidemment, les Bordelais ont eu le sentiment d’avoir payé pour une certaine liberté de ton, de franchise aussi par rapport à la langue de bois dominante. Mais c’est un fait, les Bordelais vont démarrer cette saison avec une étiquette sur le front. On fait confiance à Urios pour essayer de sublimer ça. En début de semaine, il a préféré mettre la pédale douce. « On a exprimé notre frustratio­n la semaine dernière. Mais je ne vais pas me perdre dans des combats qui servent à pas grand-chose. » Mais c’est incontesta­ble, les clubs auront pendant quelques mois une petite motivation supplément­aire pour contrecarr­er les ambitions bordelaise­s. C’est à prendre en compte pour les Girondins qui se doutent bien que l’euphorie de la saison passée ne peut pas se prolonger indéfinime­nt. Ils ne sont pas des surhommes. Mais ils vont faire face.

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