Midi Olympique

Covid-19 : Retour à l’anormal

- Par David BOURNIQUEL

Après sept mois de mise en sommeil, la reprise tant attendue du monde amateur a bien eu lieu. Mais la fête a été gachée par le report de plus de 100 matchs toutes compétitio­ns confondues lors de cette journée inaugurale. La faute au spectre de la Covid-19 qui flotte toujours au-dessus du rugby. Au sein de la Fédération française, l’heure est à la réactivité et à l’adaptation, comme l’explique Maurice Buzy-Pucheu, le vice-président de la FFR en charge du monde amateur :

« C’est un peu le branle-bas de combat en permanence dans les murs de la FFR. Nous gérons l’urgence au jour le jour. L’équipe est toujours dans l’adaptation vis-à-vis des mesures sanitaires. C’est aussi le cas pour les clubs. Ces derniers travaillai­ent toujours dans le confort pour organiser leurs matchs, avec un calendrier établi longtemps à l’avance. Là, tout peut évoluer du jour au lendemain. À titre d’exemple, les Pyrénées-Atlantique­s ont été basculées en zone rouge hier (samedi, N.D.L.R.) et dans la soirée, le préfet a choisi de ne pas autoriser le déploiemen­t de buvettes autour des stades. Ce qui a demandé des changement­s organisati­onnels de dernière minute pour les matchs de dimanche (hier, N.D.L.R.) et qui ne manquera pas d’avoir un lourd impact sur les finances des clubs. On espère toujours une améliorati­on de la situation mais nous devons pour le moment vivre avec ces contrainte­s. »

QUELS OUTILS POUR GÉRER LES REPORTS ?

Alors, sur quels outils les dirigeants du rugby français vont-il pouvoir agir pour gérer le casse-tête des matchs reportés ? Maurice Buzy-Pucheu reprend :

«Nous allons user et abuser du report, tant que cela sera possible. Nous avions programmé trois dates de repli et nous les utiliseron­s en priorité pour caler les matchs remis. On ne s’interdit pas de faire jouer les amateurs pendant les fenêtres internatio­nales et notamment durant le Tournoi des 6 Nations, une case habituelle­ment sacrée. Nous essaierons quand même de conserver les journées de repos entre les blocs, pour éviter aux équipes de trop longues séquences de matchs. Quand il n’y aura plus de solution –et on espère ne pas avoir à en arriver jusque-là, nous utiliseron­s l’outil de la péréquatio­n, qui nous permettra de lisser les résultats en fonction des matchs joués par chaque équipe. Ce sera à termes la méthode la plus équitable si nous venions à avoir trop de disparité entre les équipes.

Nous nous engageons à ce qu’aucune équipe ne perde de point à cause de la Covid-19. Entendez par là qu’il n’y aura pas d’équipe décrétée «forfait» à cause de la maladie. »

Au vu de cette centaine de reports et des chiffres alarmants publiés dans les médias tous les jours quant au rebond épidémique, la reprise du rugby amateur n’était-elle pas trop prématurée ? Maurice BuzyPucheu tranche net :

«Après avoir reçu le feu vert ministérti­el, notre volonté était que le rugby reprenne. Les clubs aussi voulaient reprendre, de même que les joueurs. Je suis moi-même licencié dans un petit club des Pyrénées-Atlantique et les gosses sont venus en nombre s’inscrire à l’école de rugby. Il y a un vrai engouement derrière cette reprise. Après, il faut aussi écouter les sommités du monde médical qui ne manquent pas de s’exprimer en ce moment et qui nous alertent sur des chiffres de rebond épidémique inquiétant­s. Il faut faire au mieux, gérer l’urgence, tout en gardant en tête que tout peut évoluer en permanence, dans un sens comme dans l’autre.»

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