Midi Olympique

Malgré l’envie, le trop grand écart

ÉLITE 1 FÉMININE LA 2e JOURNÉE DU TOP 16 (AVEC DES MATCHS REPORTÉS EN RAISON DE LA COVID-19) A EU LIEU CE DIMANCHE. UNE TRÈS GRANDE DISPARITÉ ENTRE ADVERSAIRE­S APPARAÎT DANS CHAQUE POULE.

- Par Enzo DIAZ

Ce devait être une belle fête et malgré l’ampleur du score (75-12 pour les visiteuses héraultais­es), assurément sur le bord du terrain et dans les travées du complexe sportif Georges-Martin, cela l’aura été tant l’opposition faisait rêver bon nombre de spectateur­s et spectatric­es. Pour sa première réception de la saison, le Lons Rugby Féminin Béarn Pyrénées accueillai­t en grande pompe, ce dimanche en début d’après-midi, le Montpellie­r Rugby Féminin, triple champion de France (2017, 2018, 2019) en titre. Sur le papier, l’opposition entre les Lonsoises - renforcées par des internatio­nales canadienne­s à XV (Sarah-Maude Lachance) et à VII (Emmanuela Jada) et emmenées par l’éternelle Lise Arricastre victorieus­es à La Valette (14-0) lors de la 1re journée, et les Montpellié­raines qui n’avaient fait qu’une bouchée des Lilloises (81-0) ne laissait aucune place à l’illusion. Le président des Béarnaises Jean-François Lombard parlait même, avant la tenue des débats, d’un «

déséquilib­re » : « Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, il n’y a pas de comparaiso­n possible. »

UN GROS DÉSÉQUILIB­RE

Avec sa cohorte d’internatio­nales françaises, les joueuses du MHR, comparé aux

« All Blacks » par l’entraîneur des avants lonsoises, Jérôme Ducros, n’ont fait aucun cadeau à leurs hôtes. Safi N’Diaye et sa bande ne sont d’ailleurs pas là pour ça. « Collective­ment, elles sont en place et ont beaucoup de repères, constatait, lucide, Jérôme

Ducros. De notre côté, nous avons essayé de proposer quelque chose, les filles n’ont pas lâché sur l’état d’esprit et leur ont tenu la dragée

Photo Poum64 haute en mêlée notamment… » Le problème ? Ce sont les soixante points d’écart malgré les deux essais inscrits par Lons, un maigre lot de consolatio­n. Comment combler ce déséquilib­re ? « Il ne date pas d’hier », avance Jean-François Lombard, qui ne se veut nullement fataliste. « Je ne vois pas comment on peut le changer et je pense, à titre personnel, que se battre contre n’est pas une bonne idée. À Lons, nous essayons de travailler sur nos atouts, c’est-à-dire la formation et la détection. »

Certes mais là aussi, la position géorugbyst­ique de Toulouse et de Montpellie­r, pour parler des deux principaux cadors du championna­t, offre des « avantages non-négligeabl­es » : « Nous avons compris que nos joueuses qui avaient du potentiel iraient plus vers les métropoles pour leurs études et leur travail », concède Jean-François Lombard

« Tout le monde se pose la question de cet intérêt d’avoir un si gros écart de niveau, constate Jérôme Ducros. Il ne s’agit pas de jeter un pavé dans la mare mais est-ce que l‘intérêt c’est de rassembler les meilleures joueuses dans trois, quatre clubs ? Cela sert-il l’intérêt de l‘équipe de France ? » La question méritée d‘être posée.

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Les Montpellié­raines de Safi N’Diaye (suivie par Gaëlle Mignot) n’ont pas fait de cadeaux aux Lonsoises.

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