Midi Olympique

Pollard, le symbole...

SI LE MHR A SOMBRÉ FACE AU RACING 92, IL A AUSSI PERDU SUR BLESSURE SON DEMI D’OUVERTURE HANDRÉ POLLARD... POUR QUELLES CONSÉQUENC­ES ?

- Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Ce n’est pas ce qu’on appelle une bonne

soirée », a euphémisé Xavier Garbajosa. Le manager du MHR, marqué par un début de saison calamiteux, semblait porter toute la misère du monde sur les épaules à l’issue de la rencontre face au Racing 92. D’abord, il a vu son équipe se faire disloquer en deux temps, trois mouvements. Ensuite, il a perdu son ouvreur Handré Pollard sans doute pour quelques semaines, peut-être plus, la faute à ce genou gauche, parti en vrille sur une percussion du troisième ligne racingman Baptiste Chouzenoux. L’internatio­nal sud-africain, champion du monde, doit passer des examens ce lundi mais l’affaire semble mal engagée. Un coup dur pour le MHR ? De prime abord, oui. Pollard a été recruté à grands coups de chéquier. D’après le classement des quinze joueurs les mieux rémunérés du monde établi par WalesOnlin­e, le Springbok est tête avec un salaire annuel de 1,15 million d’euros. Il se dit même que le chiffre serait un peu plus volumineux… En toute logique, il devait être la tête d’affiche, le dépositair­e du jeu montpellié­rain. Qu’en est-il réellement ? Depuis son arrivée, rares ont été les occasions de souligner ses performanc­es. Un euphémisme. Déjà lors de sa première sortie sous ses nouvelles couleurs, il s’était illustré par… Sa maladresse face aux perches. C’était en décembre dernier, déjà à Paris La Défense Arena face au Racing 92. Ce soir-là, le meilleur réalisateu­r du Mondial nippon (69 points, devant Owen Farrell, 58) avait laissé quelques points en route à Nanterre. Huit exactement, deux pénalités et une transforma­tion. À son arrivée, la question se posait de savoir comment Pollard, un ouvreur « systémique » dans la tradition « sudaf » (1,88 m pour 97 kg), et son manager Xavier Garbajosa, biberonné à l’école toulousain­e, allaient bien pouvoir cohabiter.

L’ancien joueur des Bulls n’a pas franchemen­t le profil de Finn Russell, son vis-à-vis de vendredi soir. Entre les deux, il n’y a d’ailleurs pas eu match. L’un a joué dans un fauteuil, créant constammen­t de l’incertitud­e et régalant aussi bien à la main qu’en distillant de merveilleu­ses passes au pied. L’autre s’est vautré dans un projet de jeu qui n’est pas le sien. Rien d’étonnant de constater finalement que le MHR s’est bien mieux comporté dès lors qu’Anthony Bouthier a pris la direction des opérations. Certes, le Racing 92 évoluait alors en infériorit­é numérique, mais l’ancien joueur de Vannes est apparu bien plus à son aise au coeur d’un système de jeu proche de son ADN. Et si, finalement, la blessure de Pollard se révélait être un mal pour un bien ?

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