Racing et Toulouse poussés par la brise
TOUR D’HORIZON AVANT LES QUARTS DE FINALE DE LA CHAMPIONS CUP. UNE COMPÉTITION UN PEU PERDUE DE VUE AVEC LE CONFINEMENT. ON ASSISTERA À DEUX AFFRONTEMENTS FRATRICIDES, UN ANGLAIS ET UN FRANÇAIS (CLERMONT - RACING). ON RETROUVERA L’ÉPOUVANTAIL LEINSTER MAIS AUSSI LES SARACENS QUI ONT LA POSTURE LA PLUS BANCALE QUI SOIT. TOULOUSE AURA LES FAVEURS DU PRONOSTIC. LE RACING AUSSI MALGRÉ LE DÉPLACEMENT EN AUVERGNE… Leinster - Saracens LEINSTER
Ils marchent sur l’eau. Les Dublinois sont forcément les favoris de cette Coupe d’Europe. Ils n’ont plus perdu un match depuis un an, depuis la finale de la Coupe d’Europe 2019 en fait. En poule, ils ont gagné leurs six matchs (face à Lyon, Northampton et Trévise). Et ils viennent de conquérir de main de maître leur septième Ligue celte (la troisième consécutive) : 27-5 face à l’Ulster (trois essais à un). Leur entraîneur Leo Cullen peut puiser dans un effectif « quatre étoiles », une sorte d’antichambre de l’équipe nationale en fait. Il a utilisé cinquante-trois joueurs en Pro14 pour un brillant dix-sept sur dix-sept. Samedi, Johnny Sexton n’était même pas titulaire à l’ouverture, au profit du jeune Ross Byrne (six fois international tout de même). Le Leinster n’a pas « écrasé » cette finale comme le score pourrait le laisser croire. Il a mal commencé en se laissant transpercer d’entrée par Hume, le centre adverse. Les Bleus ont même perdu quatre ballons en touche et se sont montrés stériles dans les 22 mètres adverses. Mais la partie a basculé sur une interception impitoyable du centre Robbie Henshaw sur cinquante mètres (46e). Puis le flanker néo-international Caelan Doris (2 capes) a porté l’estocade en puissance. Samedi, le Leinster a gagné par sa force défensive qui a « étouffé » la plupart des velléités adverses. Pas la peine de faire un dessin, Leo Cullen vise un triomphe continental pour passer d’un 17/17 à un 26/26. De plus, leur quart face aux Saracens est la revanche de leur dernière défaite.
SARACENS
Les Londoniens sont dans la position la plus étrange qui soit. Ils sont certains d’être relégués en D2 cet automne pour des raisons financières. Mais ils ont gardé une équipe compétitive avec Itoje, Farrell et les frères Vunipola et ils aimeraient bien brandir le trophée européen, comme on fait un pied de nez. Leurs performances en championnat anglais ont été assez convaincantes depuis le 15 août mais Farrell a été suspendu pour cinq matchs. Sans lui, tout est plus difficile. Dimanche, les Sarries ont montré à ceux qui en doutaient encore qu’ils avaient de l’ambition pour cette saison. Ils ont nettement dominé le leader
Exeter, avec le troisième Vunipola Willy à l’ouverture. 40 à 17 ce n’est pas rien. En fait, par souci d’éviter les blessures, ils ont fait jouer beaucoup de jeunes contre un adversaire qui faisait de même.
Toulouse - Ulster TOULOUSE
Les Toulousains sont dans une bonne passe : une défaite in extremis à Clermont à treize contre quinze, un festival offensif face à La Rochelle. Cheslin Kolbe semble prêt à tout enflammer, tout comme Ntmack, Dupont et Ramos. Ça tombe bien face à un adversaire qui est censé être plus en jambes. Les hommes d’Ugo Mola n’échapperont pas à l’étiquette de favoris.
ULSTER
La franchise de Belfast a quinze jours d’avance sur le Stade toulousain en termes de rugby. Elle a déjà joué deux fois face à l’épouvantail Leinster. Attention, les hommes de Dan McFarland ont créé la surprise en s’imposant à Édimbourg en demi-finale de Ligue celte avec un terrible renversement en fin de match. Ils ont aussi récupéré leur leader Ian Henderson. L’ailier Stockdale et le demi de mêlée néo-zélandais Alby Matthewson (ex-Toulon) sont des clients sérieux.
Clermont - Racing CLERMONT
Ouh là… Les Auvergnats n’ont pas repris la saison d’un très bon pied. Une énorme frayeur face à treize Toulousains et une prestation insipide à Bayonne avec quelques leaders en dessous de leur valeur. On ne les sent pas du tout sereins avant cette confrontation franco-française. Et a priori, leur public sera soumis à la jauge des 5 000.
RACING
Deux victoires en deux matchs, dont une à l’extérieur chez un gros bras (Lyon). Le baromètre des Franciliens est au beau fixe. Petite ombre au tableau, la probable suspension de Kurtle Beale. Mais les Russell, Vakatawa, Imhoff et Bird sont en pleine confiance pour revenir de Clermont avec un sourire radieux.
Exeter - Northampton EXETER
Mardi dernier, les Chiefs ont assuré leur place en demi-finale du championnat en battant Gloucester. Dimanche, ils ont été largement distancés chez les Saracens. On mettra cette contre-performance à part, car leur coach avait fait tourner l’effectif pour ne prendre aucun risque. Pour le reste, l’équipe de Rob Baxter est une vraie machine de guerre, avec sa science du jeu d’avants, ces ballons portés souvent irrésistibles, cette façon de convertir en points tous ses moments forts. Depuis la reprise du 15 août, elle avait réalisé un magnifique six sur six en championnat en s’imposant même à Bristol, chez son dauphin.
NORTHAMPTON
On ne sent pas les Saints du Gallois Dan Biggar capables de faire l’exploit à Exeter. Dimanche, ils sont allés perdre à Leicester (28-24) - pourtant pas flamboyant - le mardi précédent, ils avaient encaissé un terrible 47-10 des mains de Bristol. Ils sont désormais largués dans la course aux demi-finales du championnat. On se souvient aussi que le 4 septembre, Northampton avait été battu à domicile par leurs futurs adversaires européens. En fait, les Saints restent sur cinq défaites. Pas très réjouissant comme perspective avant de se déplacer chez un adversaire du calibre d’Exeter.