C’est une beauté, cette équipe d’Exeter
Quiconque a déjà mis les pieds au Sandy Park d’Exeter ne peut que regretter que ce quart de finale ait du se dérouler devant deux cent pékins, au bas mot. Le stade d’Exeter ? C’est traditionnellement l’ambiance la plus chaude (avec Leicester) du Premiership, 13 000 fans qui déroulent une indicible variété de chants et de cris de ralliement. Malgré cette ambiance mortuaire et ce décor d’enterrement, les Chiefs, qui ont accédé à la première division anglaise en 2010, n’ont pas raté leur rendez-vous avec l’histoire, écartant les stars des Saints (Owen Franks, Dan Biggar, Courtney Lawes...) avec autorité, se qualifiant pour la première fois de leur existence pour les demifinales de la compétition. Logique, vous dites ? Indéniablement, puisque les leaders du Premiership (avec douze points d’avance sur leurs dauphins des Wasps) pratiquent actuellement le plus beau jeu de la compétition domestique, voire du vieux continent dans son intégralité...
On a aimé, du côté des Chiefs, l’activité et l’adresse technique du talonneur international, Luke Cowan-Dickie, la virtuosité de Henry Slade, le cinq-huitième dans tout ce qu’il y a de plus pur, les relances de Stuart Hogg et, surtout, ce collectif, huilé, accompli, si bien structuré qu’il ne laisse que très peu de place aux approximations, à l’indiscipline (le soutien est toujours présent, quel que soit l’endroit du terrain) et aux balourdises qui entachent ce début de saison européen régi par de nouvelles règles. Alors, on ne sait pas si Toulouse ira gagner au Sandy Park, dans quelques jours. Mais on est déjà convaincu que cette demi-finale franco-anglaise accouchera d’une beauté...