Exeter n’a pas eu à forcer
L’EPCR AVAIT CHANGÉ SON RÈGLEMENT POUR ÉVITER À NORTHAMPTION DE TROP BOIR LA TASSE. FINALEMENT, CE NE FUT PAS SI TERRIBLE MÊME SI EXETER ÉVOLUAIT UNE CLASSE AU DESSUS.
Le match n’avait pas grand-chose de salivant, a priori, si ce n’est pas ses coulisses. Fait très rare, l’EPCR avait accepté de changer son règlement pour permettre à Northampton d’aligner deux piliers gauche compétitifs. Dans la semaine, les Saints avaient même évoqué la possibilité de jouer sans mêlées disputées puisqu’ils étaient soumis à une avalanche de blessures.
Exeter hyper favori a su se montrer magnanime en acceptant le recrutement par ses adversaires d’un nouveau joueur, Alex Seville (exGloucester), qui a démarré sur le banc, tandis qu’Emmanuel Iyogun, 19 ans, débutait en tête de mêlée.
Tout ça n’augurait rien de bon pour les Saints face à Exeter, leader du championnat anglais et complet dans toutes ses lignes.
Tous les regards et les caméras étaient donc braqués sur le pauvre Iyogun, formé au poste de troisième ligne avant de passer « à la pile » sur le tard.
Son histoire mettait donc un peu de piment sur cette affiche promise à un score fleuve.
A-t-il vécu un calvaire ? À la mi-temps, on se disait que ça aurait pu être pire, il n’y avait pas eu énormément de mêlées. Ceci dit, c’est sur l’une d’elles qu’Exeter avait marqué son premier essai, ballon piqué sur introduction adverse, attaque en première main, percée magnifique de Slade et conclusion de Mooder. Exeter n’écrasait pas les débats, mais donnait une leçon de pragmatisme. Puis une relance magnifique de Hogg et toute une séquence collective avaient abouti à une pénalité devant la ligne. Quatre tas et passage en force de Jacques Vermeulen. Deux moments de classe et deux essais… Mais Northampton avait tenté de relever le gant, gagné la bataille de la possession avec un essai sur ballon porté pour réduire le score.
Exeter menait 14-10 à la pause, 21-10 après un essai de Nowell impérial au coeur du jeu. Le point faible de Northampton n’était pas tant la mêlée que sa défense friable à la moindre accélération.
Iyogun continua de souffrir un peu, une mêlée écroulée sanctionnée, une petite marche arrière. Puis il se reprit à l’heure de jeu. La mêlée des Saints obtint même deux pénalités et Chris Boyd décida de maintenir son jeune élève sur le terrain jusqu’à la 73e minute. L’épreuve du feu n’avait pas été un lit de roses, mais elle aurait pu être encore plus désastreuse. Finalement, Alex Seville le pompier venu de Gloucester, n’a joué que sept minutes comme si Boyd respectait un gentleman agreement avec son homologue Rob Baxter. Exeter l’a emporté comme prévu avec deux essais de plus, Jonny Hill en force et Vemeulen en corse sur un « tout droit » en échappant trop facilement à une défense trop poreuse. Le premier plaqueur réussit même à le lâcher après l’avoir ceinturé.
38-15, ça correspond au déséquilibre des forces. Exeter joue dans une autre cour que ces Saints un peu tendres dans les contacts, mais pas si ridicules en termes de rugby pur.
On a apprécié l’essai de leur centre Dingwall après une touche et un faux ballon porté. Ça n’a servi à rien, pas à éviter une sixième défaite de rang en tout cas, mais ça nous a quand même frappés. C’était quand même de la belle ouvrage…