Règles douloureuses
FACE À DES MONTALBANAIS BATAILLEURS ET APPLIQUÉS À NOURRIR LA BOTTE DE BOSVIEL (23 POINTS), LES ISÉROIS SE SONT TROP EXPOSÉS DANS LE JEU AU SOL, N’ÉVITANT LA DÉFAITE QUE DE JUSTESSE. INQUIÉTANT...
« J’aurais préféré que ma femme emplâtre ma bagnole plutôt que
de me rendre à ce match », nous confia à la sortie du stade un spectateur frustré. Comprenne qui pourra… Reste qu’en direct au stade, devant leur télévision, derrière la radio ou sur les réseaux sociaux, aucun supporter du FCG ne parvenait à masquer sa colère vis-à-vis de son équipe, la transformation en coin manquée par Corentin Glénat à la dernière minute ayant au moins eu le mérite de ne pas cacher la forêt d’insuffisances constatées chez les Alpins. « Si on avait gagné, personne n’aurait crié au scandale mais si on avait perdu, non plus,
expliquait l’entraîneur Stéphane Glas. Dans ces conditions, le match nul me semble équitable. Après notre bonne réaction en deuxième mi-temps, je pensais que nous avions fait le plus dur mais nous avons commis trop de fautes. »
LE PLAN DE MONTAUBAN
Ce match ? On pourrait le résumer ainsi : face à la nouvelle interprétation des zones de ruck, il opposait une équipe qui avait décidé de ne rien changer à ses habitudes, contre une équipe qui avait au contraire choisi de les exploiter à fond, en misant sur les qualités de leur buteur et la naïveté de l’adversaire. Un plan qui a failli fonctionner à la perfection, si le capitaine grenoblois Deon Fourie n’en avait pas décidé autrement, dont la farouche détermination tranche de plus en plus avec l’apathie de certains de ses coéquipiers. « On fait confiance à nos entraîneurs, qui mettent en place des stratégies qu’on essaie tout simplement d’appliquer au mieux, souriait le centre montalbanais Maxime Mathy, auteur d’un essai opportuniste punissant une faute de main de Benito Masilevu. Ce match nul va nous permettre de grandir. » BOUCHET :
« ON IRA À BÉZIERS SOUS PRESSION »
Quant aux Isérois ? Ce match les renvoie plus que jamais à leurs doutes profonds, matérialisés par 13 points (un essai et deux pénalités) concédés directement sur des renvois, sur lesquels ils se montrèrent incapables
de réceptionner proprement le
ballon et de se dégager. « On n’est pas assez bien sorti de chez nous, confirmait Glas, et surtout on n’a pas été assez vigilant sur le jeu au sol. On va effectuer un gros zoom cette semaine sur ce secteur pour voir comment on peut améliorer les choses et jouer tactiquement de façon différente. » « On essaie de produire notre rugby, pestait le demi de mêlée Théo Nanette. Eux ont joué avec les nouvelles règles en subissant les plaquages pour mieux contester. Quand on avance, il faut assurer une continuité et ils ont justement réussi à bloquer cette continuité. » « Le seul point positif, c’est le sentiment qu’on ne s’est pas affolé, qu’on ne s’est pas perdu les chèvres en restant fidèle au plan de jeu, concluait le talonneur Laurent Bouchet. On ne s’en satisfait pas mais c’est toujours mieux qu’une défaite. Maintenant, il faut arrêter d’annoncer plein de choses et se ressouder, car nous nous déplacerons complètement sous pression à Béziers. »