Au bon endroit au bon moment
LA MONTÉE EN PUISSANCE DU STADE TOULOUSAIN A AUSSI COINCIDÉ AVEC L’ÉCLOSION (CONTRARIÉE) D’UN NOUVEAU RUGBY ET L’ESSOR DE TOUTE UNE VILLE.
La montée en puissance du Stade Toulousain, c’est aussi l’Histoire d’un club qui arrive au bon moment et à la bonne époque. Quand on repense à ce début des années 80, on se dit que le club a surfé sur une vague qui était inéluctable, celle qui devait aboutir au professionnalisme, au championnat d’Elite, à la domination des grandes villes et au magistère des chaînes de télévision payantes.
Etre le représentant d’une métropole régionale, c’était aussi la possibilité d’attirer beacoup de public avec un jeu attrayant et de gros partenaires. Et puis, à cette époque, Toulouse en tant qu’agglomération était en pointe dans de nombreux domaines, le sport, la musique, l’économie. c’était une ville « branchée » qui développait un chauvinisme bon enfant.
Sans doute que le rugby français changeait progressivement d’univers à ce moment-là et que Toulouse et Jean Fabre eurent la chance et le talent d’être les locomotives de ce mouvement. Très vite la réussite de Toulouse prit un tour politique, celui de l’opposition aux idées de la FFR d’Albert Ferrasse qui voulait tout régenter et qui se méfiait des forces émergentes, surtout venues de l’intérieur.
Le Stade Toulousain se lança dans des opérations novatrices, les Masters Matra (19861990) par exemple. C’était une sorte de préfiguration de la Coupe du monde des clubs, soutenue par les télés. Un tournoi organisé en dehors de l’autorité de la FFR qui vivait ça comme une provocation et qui lui mit des bâtons dans les roues. En fait, Toulouse initia la montée en puissance des clubs en tant que tels comme force concurrente de l’autorité fédérale. D’ailleurs Jean Fabre finit par devenir le chef de l’opposition politique au pouvoir en place. Il devint même brièvement président de la FFR avant de tomber, victime d’un coup fourré.