Midi Olympique

Le succès de Jacky

- Emmanuel MASSICARD emmanuel.massicard@midi-olympique.fr

Les week-ends se suivent et ne se ressemblen­t pas toujours. Toulouse l’a appris à ses dépens, face à Exeter, une petite semaine après avoir tant brillé en quart de finale. Tant pis pour nous, qui rêvions d’une finale made in Top 14 au sortir des joutes franco-anglaises en demies.

On l’a vu, seul le Racing 92 s’est hissé à la hauteur des enjeux. C’était samedi à l’Arena devant 1 000 personnes, contre les Saracens et dans une drôle de dramaturgi­e. Battu sur le fil par les Ciel et Blanc, le champion d’Europe en titre disparaît du gratin européen pour plonger immédiatem­ent dans l’anonymat de sa deuxième division nationale après avoir piétiné le Salary Cap anglais. Il va ainsi vivre au moins une saison loin de son standing mais avec une vraie difficulté à appréhende­r : garder sa motivation intacte, sans l’intérêt sportif et sans l’adrénaline qui habille les grands rendez-vous. Le pire est à venir !

Le Racing a connu pareil défi en son temps (en 1996 et 2000), pour des raisons heureuseme­nt moins sombres que les magouilles des Sarries. Le coup ne fut pourtant pas sans violence, et le club francilien a souffert des années avant de se relever. Il le doit en grande partie à la déterminat­ion et au chéquier de son président, Jacky Lorenzetti. C’est lui qui a relancé et transformé le Racing comme Nigel Wray avait, dans les années 1995, sorti les Saracens du néant pour bâtir leur empire.

Vingt-cinq ans plus tard, Wray n’est plus là pour voir ses hommes quitter la scène européenne (il a démissionn­é en début d’année) et laisser le champ libre à ceux de Lorenzetti (battus en finale il y a quatre ans par ces mêmes Sarries). La voie nous semble désormais libre pour le Racing même si Exeter, son futur adversaire, possède de quoi faire trembler n’importe qui, vous en conviendre­z…

N’empêche, nous oserons miser un kopeck sur le Racing. Au nom d’un effectif façonné au gré des dernières saisons pour la conquête européenne ; au nom de l’expérience, après deux échecs en finale ; au nom enfin de l’ambition présidenti­elle qui transpire désormais chez tous les Racingmen. L’Europe est leur obsession commune.

Le club du « 9-2 » est désormais légitime, sur tous les fronts. Surtout, à la différence de Nigel, Jacky est parvenu à construire un vrai nouveau modèle économique, avec son stade et son histoire adossés à la puissance présidenti­elle… Au final, ce Racing qui vient de déboulonne­r les Saracens incarne au plus juste la réussite de son président. Il ne lui reste plus qu’une marche avant de toucher le Graal !

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