Midi Olympique

Labit « de tout coeur » avec Travers

«TOTO» EST À UN MATCH DE DEVENIR LE PREMIER FRANÇAIS CHAMPION D’EUROPE COMME JOUEUR ET ENTRAÎNEUR. ET C’EST ENCORE «LOLO» QUI EN PARLE LE MIEUX.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, c’est bien connu. Reste que le temps efface bien des cicatrices et, qu’on le veuille ou non, c’est bien Laurent Labit qui parlera toujours le mieux de Laurent Travers, après 15 ans de travail en binôme entre Montauban, Castres et le Racing, pour deux titres de champion de France… Car s’il est de notoriété dans le milieu que la séparation a laissé des traces entre les deux hommes, c’est un Laurent Labit apaisé qui a bien voulu nous parler dimanche de son ancien acolyte, désormais tout proche d’atteindre son Graal… « Après leur victoire en demi-finale, je lui ai envoyé un petit message, bien sûr, souriait l’entraîneur des trois-quarts du XV de France. C’était bien la moindre des choses… Je suis évidemment ravi pour ce club, son président, ses joueurs, ses supporters. Mais je le suis plus encore pour Laurent. Depuis que nous avons été champions de France en 2016, l’objectif prioritair­e du Racing est naturellem­ent devenu celui d’être champion d’Europe. Et pour Toto, il l’est plus encore, car il sait très bien qu’il pourrait être le premier à égaler Leo Cullen, qui reste le seul à avoir remporté la compétitio­n en tant que joueur et en tant qu’entraîneur. Devenir le premier Français à y parvenir signifiera­it beaucoup pour Laurent, et je le lui souhaite de tout coeur. »

LABIT : « ÇA SIGNIFIERA­IT BEAUCOUP POUR TOTO D’ÊTRE LE PREMIER À ÉGALER LEO CULLEN »

Si les deux Laurent sont indissocia­bles de la constructi­on par la base de ce Racing 92 (qui, comme le soulignait Travers après le match, comptait «9 joueurs sur 23 issus de son centre de formation ») et de son équipe lors des sept dernières années, impossible de ne pas souligner la jolie réussite de Laurent Travers depuis sa prise de commandes la saison dernière. On pense notamment à ce pari de se passer de Ben Tameifuna, pourtant décisif dans la quête du titre 2016, pour mieux faire confiance aux jeunes Georges-Henri Colombe et Ali Oz au poste si sensible de pilier droit. « Certes, il reste une finale à gagner mais pour moi, ce pari est déjà gagné, pointe Labit. Les performanc­es de « GH » parlent pour lui depuis un mois, tout comme les entrées d’Ali Oz même s’il a été pénalisé deux fois contre les Saracens. Et puis, ce qui paraît un pari de l’extérieur ne l’est pas forcément en interne, quand on sait pertinemme­nt ce qu’on a sous la main. Depuis quelques années, la formation du Racing est très performant­e au sujet des première ligne. On voit aujourd’hui les Colombe, Kolingar et Baubigny, mais il y en a d’autres qui arrivent derrière, que le grand public ne connaît pas encore, ce qui est très intéressan­t pour ce club. Mais aussi pour le XV de France… »

SON DÉFI : LA GESTION DES TROIS PROCHAINES SEMAINES

Toutefois, avant de penser au long terme, il reste encore pour Laurent Travers à assurer l’essentiel. À savoir cette finale contre Exeter sur le terrain hostile de Bristol, en vue de laquelle les trois semaines à venir prendront une importance capitale. « Même si le contexte de la covid-19 est inédit, l’expérience des saisons précédente­s va servir à Laurent dans la gestion de ces trois semaines, estime Labit. Avant d’affronter Exeter, le Racing devra négocier en championna­t un déplacemen­t à La Rochelle et la réception de Toulouse. Ce n’est pas anodin, car ce sont des gros matchs, et qu’il faudra conserver la bonne dynamique de l’équipe tout en évitant de blesser des joueurs. Je vous rappelle que lors de notre finale de 2016 face aux Saracens, Dan Carter s’était légèrement blessé. Nous avions décidé de l’aligner quand même, mais il n’avait pas pu jouer à son meilleur niveau. La même chose est arrivée en 2018, lorsque Dan s’était blessé juste avant notre finale de 2018 face au Leinster, tout comme Maxime Machenaud. Cette fois, nous ne l’avions pas aligné, mais c’est son remplaçant Pat Lambie qui avait dû nous quitter au bout de deux minutes sur commotion… Ce sont les aléas du haut niveau qu’on ne peut pas toujours maîtriser, mais qu’il faut se donner les moyens de maîtriser le plus possible. C’est un mot à la mode en ce moment avec la crise sanitaire mais plus que jamais, le Racing doit rester dans sa bulle. » Et mettre sous cloche les Russell, Vakatawa ou Chat pendant les trois prochaines semaines ? C’est un peu l’idée, oui…

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