Midi Olympique

Russell a tardé à prendre son pied...

COMMENT LE RACING, NOTAMMENT FINN RUSSELL, A RÉUSSI À CONTRER LA DÉFENSE HAUTE ET AGRESSIVE DES SARACENS...

- Par A.B.

Cette défense des Saracens, haute et agressive, au risque de déplumer son deuxième rideau, a régné sur l’Europe ces cinq dernières années. Rares ont été les équipes à résister à cette cuisson à l’étouffée dans laquelle les Sarries, sans jamais vraiment prendre de risque, se régalent à pressurise­r leurs adversaire­s dans leur camp. Jusqu’à la faute. C’est bien ce qui a failli se passer encore samedi à ParisLa Défense-Arena. Jusqu’à ce que Finn Russell ne sorte son arme fatale : le « chip » (76e). Ce coup de pied, il l’affectionn­e particuliè­rement, l’internatio­nal écossais. Un léger fouetté du ballon avec une fine impulsion pour que ce dernier s’élève par-dessus le premier rideau défensif et retombe juste derrière, idéalement dans les bras d’un partenaire prévenu de l’initiative. Un jeu au pied ni trop haut, ni trop long.

Depuis, le début de saison, le « Scottish » a usé et (parfois) abusé de cette option. Mais elle a surtout été couronnée de succès. Un exemple ? Contre Montpellie­r, Russell a trouvé Vakatawa de cette façon face à une défense montée très vite pour couper l’extérieur, désertant le deuxième rideau. Dans un tout autre contexte, il a donc remis ça face aux Saracens. Virimi Vakatawa, encore lui, a assuré la continuité de l’action grâce une passe à une main façon « bras roulé » du basketteur en direction de… Finn Russell « himself ». Parce que le génial ouvreur écossais, à l’origine de l’action, a eu la riche idée de poursuivre sa course pour se trouver au soutien de son partenaire. La suite ? C’est Juan Imhoff qui la raconte : « Quand tu as des artistes comme Finn Russell ou Virimi Vakatawa, tout peut se passer en une seconde. Tu as juste à courir derrière eux et c’est ce qu’il s’est passé. Franchemen­t, je n’y suis pour rien. »

TRAVERS : « IL FAUT SAVOIR ATTENDRE LE BON MOMENT »

Force est tout de même de s’interroger : pourquoi le Racing 92 n’a pas utilisé cette option de jeu au pied dans le second rideau plus tôt dans le match ? Sauf une vaine tentative pour essayer de profiter d’un avantage en première période, les Francilien­s n’ont pas osé. « J’ai eu deux ou trois annonces pour jouer des petits par-dessus mais je n’ai pas voulu, a raconté Teddy Iribaren. On ne tenait pas assez le ballon. Jouer au pied, c’était prendre le risque de ne pas revoir le ballon. » Dommage, certaines situations se prêtaient probableme­nt à cette prise de risque. Laurent Travers, lui, juge le timing excellent : « Il faut savoir attendre le bon moment, a-t-il souri assez fier de la stratégie de ses joueurs. Ils (les Saracens) ont fait sortir un centre qui a une excellente lecture du jeu (le capitaine Barritt, 65e) et qui est très important dans leur organisati­on défensive. Et puis, les Saracens étaient entrés dans une zone de fatigue. » Le scénario, à hauts risques, a finalement donné raison aux Racingmen.

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