Midi Olympique

Une victoire cadeau pour le BO !

MALGRÉ LES ÉCHECS DE LEUR BUTEUR ET LEURS NOMBREUX CARTONS, LES BIARROTS SE SONT BALADÉS CONTRE UNE ÉQUIPE QUI MANQUAIT TROP DE RYTHME.

- Par Guillaume CYPRIEN

Depuis quand Gilles Bosch, bientôt mille deux cents points à son actif en Pro D2, n’avait pas dépassé la barre des cinquante pour cent de réussite face aux perches ? L’intéressé lui-même ne le savait pas, pas plus que Nicolas Nadau ne se souvenait d’avoir un jour remporté un match à l’extérieur dans ces conditions. Quatre cartons jaunes reçus, deux infériorit­és numériques de cinq minutes à treize contre quinze, le meilleur buteur de la compétitio­n qui bégaye, et à la fin, malgré toutes les difficulté­s et ces erreurs commises, ce voyage à Rouen tourne à la ballade de santé ! Face à des adversaire­s bien naïfs et bien trop en retrait pour leur première à domicile, ces Biarrots n’ont jamais été inquiétés, et sans jamais produire une étincelle, sont parvenus à provoquer ce premier succès hors de leur base sans y appliquer les deux commandeme­nts français du match disputé à l’extérieur, la discipline et l’efficacité leur faisant défaut. En hexagone, ce succès a valeur de miracle. Nicolas Nadau y a vu plutôt l’expression d’une rigueur collective récompensé­e.

« TOUT LE MONDE FAIT PAREIL »

« Nous nous étions oubliés collective­ment à Montauban, et nous voulions nous rattraper, a raconté l’entraîneur principal à l’issue de la partie. À Rouen, notre stratégie a été appliquée par tous de bout en bout de la rencontre. Cette rigueur nous a réussi. » En fait de stratégie, les joueurs de Biarritz avaient opté pour la bonne vieille méthode de la simplifica­tion à outrance des propositio­ns de jeu. Gilles Bosch s’est montré très à son aise dans la décision d’occuper le terrain au pied de façon permanente. Ses chandelles précises ont provoqué de la tension sous chacune des réceptions, et ses coups de pied de déplacemen­t ont fait merveille dans le troisième rideau rouennais. Et c’est vrai, que relativeme­nt propres dans tous les secteurs de jeu et assez oppressant­s sur l’homme, les Biarrots ont paru se déplacer sur le pré comme un seul homme. Leur véritable main mise sur la partie, ils l’ont développé à l’étouffemen­t des tentatives de jeu rouennaise­s, trop maladroite­s et vaines pour se défaire de leur étreinte. Et de pénalité provoquée en pénalité provoquée, ils se sont installés de façon très confortabl­e dans la rencontre. « De toute façon, dès que nous avons voulu nous faire trois passes, nous nous mettions en difficulté, a admis Nicolas Nadau. Nous ne sommes pas les seuls. Le rugby a changé ses règles sur les rucks pour que le jeu se développe, mais la zone est devenue tellement à risque, qu’il est parfois beaucoup moins dangereux de se cantonner à quelque chose de plus simple. Il me semble, au vu des rencontres, que tout le monde a fait plus ou moins ce même constat. »

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