Challenge Cup
Toulon retrouve le frisson européen
Vous voulez qu’on vous dise ? Tout n’a pas été parfait ce samedi à Mayol et, malgré soixante-cinq premières minutes sans la moindre anicroche, les Varois ont fini par baisser leur garde en fin de match. « Nous sommes tombés dans une euphorie et une
excitation », notait en ce sens Patrice Collazo. Voilà pour les réprimandes ! Car pour le reste,Toulon a écrit un nouveau pan de son histoire sans vaciller. Et une heure après un communiqué qui annonçait le retour de Ma’a Nonu - et arrachait des sourires XXL aux 5 000 supporters venus assister à cette demi-finale, malgré le froid venu s’abattre sur le Var - les joueurs de Patrice Collazo ont su appréhender à merveille la première demi-finale européenne de l’histoire de ce jeune groupe. Emmenés par « Jibé », « Carbo », Bryce Heem ou l’inoxydable Sergio Parisse, les Varois n’ont pas complexé face au défi. Et alors que se présentaient les frères Youngs, Tomas Lavanini ou encore George Ford, ils ont réalisé la performance la plus aboutie de leur saison, pour valider un huitième succès en autant de rencontres dans la compétition. Des avants dominateurs, une défense intraitable, des sorties de camp précises par Takulua et le grain de folie initié par les trois-quarts : les Rouge et Noir ont été à la hauteur de l’événement. « Les mecs avaient décidé de s’offrir une finale, c’est fait, souriait le manager dans la nuit azuréenne. Ça récompense leur travail car je peux vous assurer que nous ne les avons pas lâchés depuis quatre-cinq mois. »
« QUAND ILS DÉCIDENT D’UN TRUC,
ILS VONT TOUS DANS LE MÊME SENS »
Un match référence en ce début de saison ? « Nous avons un mélange de joueurs d’expérience et d’autres qui en ont moins, qui, quand ils décident d’un truc, vont tous dans le même sens. On ne peut pas nous enlever notre détermination : nous allons au bout des choses et on fait les comptes à la fin, poursuivait fièrement Collazo. On progresse de match
en match dans la consistance et dans le « faire les choses ensemble ». Quand on se trompe j’aime bien qu’on le fasse ensemble et quand ça marche bien, j’aime bien que ça marche ensemble également. »
Comme souvent dans son histoire, le RCT n’a donc pas trébuché à l’aube des grandes échéances continentales. Et dans le théâtre de leurs rêves qu’est Mayol, les joueurs toulonnais ont récité : du pack en marche forcée aux funambules de la ligne arrière, de l’incessant matraquage de Romain Taofifenua et Swan Rebbadj à la parfaite animation de Louis Carbonel, de l’intenable Gabin Villière à la magie de Duncan Paia’aua, les Varois n’ont laissé aucune chance à leurs homologues de Leicester. Prometteur, à trois semaines de la finale contre Bristol (16 octobre, à Aix-enProvence) qui pourrait permettre au RCT de renouer avec sa riche histoire continentale ? S’ils ne veulent pas vendre la peau de l’ours, les Varois savent qu’ils viennent de taper du poing sur la table et peuvent croire encore un peu plus en leur bonne étoile européenne.