Midi Olympique

C’était trop beau pour être vrai !

- Par N. A.

Après vingt minutes de jeu, l’idée de regarder les horaires de train pour aller à Bordeaux pour assister à une nouvelle confrontat­ion franco-française en finale nous a effleuré, tout comme celle que le rugby tricolore compterait le 17 octobre prochain un neuvième titre européen. Le Stade toulousain dominait le début de cette demi-finale et les Chiefs, présents pour la première fois de leur histoire à ce stade de la compétitio­n, semblaient ne plus se souvenir où ils avaient enterré la hache de guerre, dépassés dans tous les secteurs de jeu et subissant les assauts toulousain­s aussi bien avec leurs chars d’assaut du paquet d’avants que par l’infanterie légère. On pouvait certes regretter cette volonté de servir Kolbe quelle que soit la situation. Néanmoins, la route pour la finale s’annonçait aussi dégagée que le ciel anglais et retrouver un club français en finale laissait entrevoir une nouvelle étoile pour les Rouge et Noir, spécialist­es des affronteme­nts francofran­çais. C’était écrit, c’était tracé mais tout s’est déréglé avec la blessure de Rory Arnold. Une fracture du bras qui a aussi fissuré le collectif toulousain et la belle confiance qui y régnait. L’efficacité des dernières semaines paraissait aussi être s’envoler et les hommes d’Ugo Mola parvenaien­t même à se prendre les pieds dans le tapis sur des situations de surnombre, eux qui sont d’habitudes s’y forts pour marquer même lorsque cela paraît impossible. Des occasions manquées à s’arracher les cheveux, tout comme certaines décisions de l’arbitre irlandais Andrew Brace alors que les Anglais se montraient redoutable­s pour concasser la défense haut-garonnaise dès qu’ils arrivaient dans la zone de vérité. L’écart se creusait autant que la frustratio­n grandissai­t tant le Stade paraissait en mesure de créer l’exploit. Le début de match était trop beau pour être vrai. Avec le sentiment que les Anglais avaient prévu ce scénario, laissant croire aux Toulousain­s que ce serait facile avant de mieux les piéger. Une cruelle ruse de Sioux.

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