Midi Olympique

« Le temps presse »

L’ARRIÈRE DU FC GRENOBLE TIRE LA SONNETTE D’ALARME APRÈS LA QUATRIÈME DÉFAITE DE SON ÉQUIPE. L’ANCIEN JOUEUR DE L’USAP REVIENT AUSSI SUR L’ÉMOTION VÉCUE AU MOMENT D’ENTRER SUR LA PELOUSE D’AIMÉ-GIRAL.

- Propos recueillis par Émilien VICENS

Jonathan, quel sentiment domine après cette quatrième défaite en seulement cinq journées ?

On était en recherche de confiance avant la rencontre, et c’est aussi ce qui s’est passé pendant soixante-dix minutes. Toujours ce manque de confiance, ce petit ballon échappé, ce petit détail technique… On ne fait pas les choses avec les intentions. On essaie de réciter ce que l’on fait à l’entraîneme­nt, sans y mettre vraiment de la conviction. C’est lié à notre premier bloc. Quand on voit les dix dernières minutes, lorsque nous sommes dos au mur et que le match était plié. Eh bien c’est là que l’on se lâche. On voit que nous arrivons à faire des choses. On n’est pas aussi nuls que ce que l’on pense.

Grenoble a affiché de bien meilleures choses que lors des rencontres précédente­s. Retenezvou­s des points positifs malgré ce nouveau revers ?

Oui, il y a des points positifs. C’est une certitude. La mêlée par exemple. La touche par contre, on perd deux ballons importants. Il a aussi fallu s’employer défensivem­ent. Nous n’avons pas beaucoup eu le ballon et la possession. Il fallait contenir les assauts de Shahn Eru, de Genesis Mamea Lemalu, de Piula Fa’asalele… Sur l’état d’esprit, il n’y a rien à dire aujourd’hui (samedi). On s’y est filé. On n’a rien lâché. Mais après, quand on a le ballon, je ne sais pas ce qui se passe. On ne va pas assez vite, on loupe des passes faciles, on joue petit bras. On a peur de se faire contrer, on a peur… Tu ne peux pas gagner un match en jouant comme ça.

Le FCG ne décolle pas, avec seulement six points au compteur. Comptablem­ent, est-ce que le temps presse ?

Bien sûr que le temps presse. Si nous faisons le deuxième bloc comme nous avons fait le premier, on sera trop loin et on jouera le ventre mou voire peutêtre le maintien. Il reste cinq jours pour préparer la venue de Valence-Romans. C’est notre derby. À nous de mettre ce qu’il faut et ne pas le perdre.

Et puis personnell­ement, on vous a vu très ému au moment d’entrer sur la pelouse d’Aimé-Giral. Que vous a procuré ce retour en terres catalanes ?

J’ai bossé dur pour pouvoir jouer ce match. Quand tu es blessé, tu te fixes des objectifs et tu essaies de gagner ces objectifs. Il y avait l’Usap à l’entrée du second bloc, il fallait que je sois sur le terrain. La jauge à 5 000 spectateur­s gâche un peu le plaisir mais franchemen­t, c’est incroyable. C’était fou. Ce que j’imaginais s’est produit. Je ne vais pas me remettre à pleurer, mais presque. Il n’y a pas de meilleur moment. C’est ma quinzième saison chez les profession­nels, j’en ai fait six à Perpignan. Ça m’a marqué. Je n’oublierai jamais. Et quand le public te le rend comme ça, c’est que tu les as marqués aussi. Personnell­ement, c’est une récompense énorme. Je remercie tout le monde, encore une fois.

Cela vous a-t-il perturbé au début de la rencontre ?

Oui, bien sûr. Même avec l’âge, même avec l’expérience et la maturité… Quand je vois ce que je prends dans la gueule lors de mon entrée sur la pelouse… et encore il n’y avait que 5 000 personnes. À 12 000, je n’y pense même pas. Les Catalans, ils sont bons pour ça. C’est pour ça que c’est le plus bel endroit pour jouer au rugby. Je suis vraiment heureux d’avoir fait mon retour ici. Mais je n’oublie pas que je n’ai pas réussi mon objectif collective­ment, avec Grenoble. J’espère que ça viendra avec l’enchaîneme­nt des matches.

 ?? Photo Olivier Bot ?? Le derby face à Valence-Romans sera décisif si les Grenoblois entendent se relancer au plus vite.
Photo Olivier Bot Le derby face à Valence-Romans sera décisif si les Grenoblois entendent se relancer au plus vite.

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