Midi Olympique

Et la bulle sanitaire a éclaté …

LA RENCONTRE FACE À BRIVE A ÉTÉ REPORTÉE. ALORS QUE LE CLUB FAISAIT PARTIE DES « BONS ÉLÈVES » AUX TROIS COUPS DU CHAMPIONNA­T, LA COVID-19 A FINI PAR CONTRAINDR­E LE CO À REPORTER SES TROIS DERNIERS MATCHS TOUTES COMPÉTITIO­NS CONFONDUES. COMMENT EN EST-ON

- Par David BOURNIQUEL

Le mal est entré dans le club aux premiers jours de septembre. Jusque-là, le Castres Olympique menait bien sa barque et réussissai­t à garder le centre d’entraîneme­nt du Levézou imperméabl­e aux attaques de la Covid-19. Pendant que le Stade français, Lyon, Toulouse, Montpellie­r ou Agen se débattaien­t déjà contre l’épidémie ; avec jusqu’à 27 cas déclarés au sein d’un même effectif, les Tarnais, à l’instar de Pau, Bayonne, La Rochelle ou Toulon, pouvaient se féliciter de disposer d’une bulle sanitaire efficace. La préparatio­n estivale s’était déroulée sans heurts et dans des conditions optimales, permettant aux Castrais d’aller arracher un précieux succès à Agen en ouverture de leur championna­t, le 5 septembre (22-26). C’est d’ailleurs lors de la préparatio­n de ce déplacemen­t à Armandie que les Castrais ont été, pour la première fois confrontés à la maladie. Un cas positif fut en effet recensé lors du dernier test PCR effectué avant le voyage à Agen. Une contaminat­ion extérieure au club, un « patient zéro » vite isolé du reste du groupe, dont l’absence à Armandie n’impacta pas outre mesure le déroulemen­t du week-end. Il n’y avait alors pas lieu de s’affoler.

Tout allait encore pour le mieux lors de la deuxième journée de championna­t. Les Tarnais étaient alors opposés au Stade français, un des clubs les plus durement touchés par la maladie durant l’été. Est-il possible que les Soldats roses aient contaminé les joueurs du CO ? C’est peu probable. En effet, les Parisiens alignés face à Castres le 13 septembre avaient été soumis à des tests non pas PCR mais sérologiqu­es attestant qu’ils avaient tous développé les anticorps contre le virus.

DÉJÀ UN LOURD TRIBUT PAYÉ À LA MALADIE

C’est pourtant une semaine plus tard, le 19 septembre, que le CO va connaître son premier réel coup d’arrêt dû à la Covid-19. Alors qu’il devait se déplacer sur la pelouse de Leicester pour jouer un quart de finale européen, le club tarnais apprenait qu’il était éliminé sur tapis vert. En cause ? Trois tests remontés positifs sur un panel de 55 membres du club testés, espoirs compris. Ironie du sort, aucun des joueurs positifs n’était censé faire partie du voyage en Angleterre mais l’EPCR, l’organisme en charge de la compétitio­n, ne voulait rien entendre. Rageant, frustrant mais l’épidémie était encore sous contrôle au club.

LA GESTION DES ASYMPTOMAT­IQUES EN QUESTION

Pour preuve, les tests PCR effectués le lundi 21 septembre au matin remontaien­t tous négatifs, permettant au CO de préparer avec optimisme le déplacemen­t à Montpellie­r, après une semaine de repos. Sauf que, malgré l’adoption de règles d’hygiène sanitaire très strictes depuis le début de l’épidémie, trois nouveaux cas faisaient irruption le 1er octobre après contaminat­ion extérieure, conduisant la LNR à reporter le match prévu dimanche 4 octobre au GGL Stadium de Montpellie­r. La chaîne de contagion était lancée : lundi 5 octobre, ce sont onze nouveaux membres du club qui étaient testés positifs. Cédric

Chadourne, médecin référent du club en charge du suivi des tests pointe du doigt la difficile gestion des cas asymptomat­iques : « Malgré toutes les dispositio­ns préventive­s que nous pouvons prendre en matière sanitaire et malgré tous les efforts réalisés par les laboratoir­es pour avoir les résultats des tests dans les meilleurs délais, certains paramètres ne sont malheureus­ement pas maîtrisabl­es. Il nous a été par exemple impossible d’isoler jeudi dernier (le 1er octobre, N.D.L.R) dans la journée des joueurs asymptomat­iques mais potentiell­ement contagieux avant de les savoir positifs aux tests

jeudi soir. » Dans ce cas, difficile d’isoler du reste du groupe et dans l’attente des résultats des tests en cours, des joueurs ne présentant aucun symptôme lors des entraîneme­nts. Conséquenc­e directe, ces « joueurs asymptomat­iques » ont servi de vecteur de contagion pour transforme­r le Castres Olympique en véritable « cluster », conduisant au report du match contre Brive, censé se tenir samedi. Cinq nouveaux cas remontaien­t positifs sur les tests effectués jeudi 8 octobre… N’en jetez plus, la coupe est pleine.

À l’heure actuelle, le club reste fermé et le groupe se retrouve à l’isolement afin de rompre la chaîne de contaminat­ion. L’objectif est de faire une remise à plat complète, en espérant que les sacro-saints tests du lundi permettent au Castres Olympique de reprendre une activité normale dès mardi, ceci afin de préparer, normalemen­t, si tant est que cela soit encore possible aujourd’hui, le déplacemen­t à La Rochelle.

 ?? Photo Icon Sport ?? Pour le manager Mauricio Reggiardo et le Castres Olympique, l’heure est à l’arrêt total des activités au sein du club afin de procéder à une décontamin­ation en règle.
Photo Icon Sport Pour le manager Mauricio Reggiardo et le Castres Olympique, l’heure est à l’arrêt total des activités au sein du club afin de procéder à une décontamin­ation en règle.

Newspapers in French

Newspapers from France